A Grenoble, créer des communs au 10 de l’Arlequin ?

Témoignage de Anne Lemba, habitante du Quartier de la Villeneuve, à Grenoble, et membre de collectifs Pas Sans Nous 38 et Next Planning à l’occasion d’une journée « visites & débats » autour de l’habitat participatif en Quartiers Populaires, organisée le 20 octobre 2023 à Saint-Étienne par Habitat Participatif France, en collaboration avec la Coordination Nationale Pas Sans Nous

Plus d’infos sur le programme « Habitat Participatif et Quartiers Populaires« .

Le Parlement de l’Isère dans le cadre d’une Biorégion

Présentation

L’Assemblée des Communs (animée par Next Planning) participe à un projet tuteuré avec des étudiant-es de l’Institut d’études politiques de Grenoble.

Un premier projet tuteuré a été proposé à ScPo Grenoble en septembre 2022 (voir annexe) sur la question des acteurs et de la gouvernance de ce Parlement. Les étudiants ont rendu leur travail en février 2023 et l’ont présenté en séance public et participative lors d’une soirée à Meylan.

A la suite de ce travail, en mai 2023, un projet de Parlement de la rivière Isère a été proposé aux acteurs institutionnels par un collectif de 4 associations dont FNE38 et l’Assemblée des Communs, en mettant en exergue l’inquiétude de l’opinion publique portant sur les usages de l’eau sur le territoire de la métropole de Grenoble, et aux alentours, sur l’état des nappes phréatiques affectées par des polluants éternels, sur les rejets industriels dans les cours d’eau, sans compter les perspectives de sécheresse à venir

En réponse à cette inquiétude, les 4 associations ont proposé aux acteurs de l’eau de soutenir le projet de Parlement de l’Isère qui prévoit :
– La constitution d’un observatoire de l’eau (adossé à un conseil scientifique) qui aura pour fonction de rassembler d’une manière neutre toutesles informations relatives à l’eau (cours d’eau et nappes) qui peuvent impacter nos territoires
– L’animation d’une mobilisation citoyenne autour des enjeux de l’eau
– L’animation de manifestations culturelles autour du même thème afin de révéler et amplifier les
attachements à la rivière et à l’eau
-Le plaidoyer, la communication autour des enjeux de l’eau
– Un groupe de réflexion et d’innovation.

Le projet tuteuré

Les 4 associations pensent, après cet envoi, réfléchir à l’évolution de ce projet de Parlement. Dans cette perspective, l’idée d’un Parlement ancré dans une « Biorégion » fait son chemin, la « Biorégion » étant considérée comme un territoire délimité par des caractéristiques écologiques relativement homogènes et autonomes. On y trouve une uniformité de conditions d’influence du
vivant, conditions qui à leur tour influencent l’occupation humaine et donc influencent l’idée d’un Parlement de la rivière Isère.

La commande


Après un premier projet tuteuré favorisant une entrée « gouvernance », ce nouveau projet tuteuré privilégiera une entrée « territoriale ». Il devra répondre à la question de l’intégration de ce Parlement de l’Isère à une Biorégion de référence :

-en réalisant une analyse documentée et critique sur le concept de Biorégion

-en étayant les diverses dimensions d’une telle intégration

-en proposant des éléments de définition du territoire de ce Parlement intégré à une Biorégion

-en proposant des éléments pour définir l’échelle la mieux adaptée pour ce Parlement de l’Isère.

Dans cette recherche, il conviendra de considérer l’expression « territoire » au sens large dans ce monde du vivant interdépendant.

Livrables

Le livrable consistera en un rapport contenant :

  1. Une synthèse organisée et critique de la recherche documentaire
  2. Les résultats des réflexions et des propositions
    -sur les dimensions de l’intégration du Parlement à une Biorégion
    -sur le territoire de ce parlement intégré
    -sur l’échelle la mieux adaptée
  3. Une production de cartes est attendue.
  4. Ce rapport sera présenté lors d’une restitution publique.

    Les 4 associations se proposent d’accompagner régulièrement les étudiants et leur encadrement dans
    le cadre de points d’étapes dont l’agenda est à convenir.

Bibliographie indicative et ressources
ALLAIRE Gilles, 2019. L ’ambivalence des communs. Développement durable et territoires, vol. 10, n°1.
(https://journals.openedition.org/developpementdurable/13442).
BUCHS Arnaud, BARON Catherine Baron, FROGER Géraldine et PENERANDA Adrien, 2019. Communs
(im)matériels : enjeux épistémologiques, institutionnels et politiques. Développement durable et territoires. vol.
10, n°1 (https://journals.openedition.org/developpementdurable/13701)
DARDOT Pierre LAVAL Christian, 2015. Communs : essais sur la révolution au XXIème siècle, La découverte.
DEFALVARD Hervé, 2023. La société du commun.Pour une écologie politique et culturelle des territoires. Les
éditions de l’atelier.
DE TOLEDO Camille, 2021. Le fleuve qui voulait écrire : les auditions du Parlement de Loire, Les liens qui libèrent.
GRABER Frédéric, LORCHER Fabien, 2020. Posséder la nature : environnement et propriété dans l’histoire, Editions
Amsterdam.
GUIHÉNEUF Pierre-Yves, VILLARROEL Alexandra, 2017. Concertation et environnement: Les acquis des
expériences locales, Comédie.

OSTROM Elinor, 2010. Gouvernance des biens communs. Pour une nouvelle approche des ressources naturelles, De
Boeck.
PETIT Olivier, ROMAGNY Bruno, 2009. La reconnaissance de l’eau comme patrimoine commun : quels enjeux pour
l’analyse économique ? Mondes en développement, vol. 145, p. 29-54.
STARHAWK, 2019. Quel monde voulons-nous ?, Cambourakis.
STENGERS Isabelle, 2002. Sciences et pouvoirs : la démocratie face à la technoscience, La Découverte, 2002.
WEINSTEIN Olivier, 2015. Comment se construisent les communs. In CORIAT Benjamin (dir.), Le retour des
communs. La crise de l’idéologie propriétaire, Paris, Les liens qui libèrent, p. 69-86.
Par ailleurs, la bibliothèque municipale de Lyon propose une bibliographie sur les communs :
https://www.bm- lyon.fr/nos-blogs/democratie/decouvrir-444/article/bibliographie-les-communs
Le site internet de l’Appel du Rhône : https://www.appeldurhone.org

Source image : Creative Commons CC0 1.0 Universal Public Domain Dedication. Wikipedia

Fête de quartier de la Villeneuve le 24 Juin 2023

Venez participer à la fête de quartier de la Villeneuve du 20 au 24 Juin 2023. Au programme : la traditionnelle chorale des enfants, le spectacle JOIE créé par l’Espace 600 à l’occasion des 50 ans de la Villeneuve et le village repas le 24 Juin 2023 avec de nombreuses associations qui proposerons des animations, des jeux pour terminer avec une séance de cinéma de quartier !

ONU Habitat doit passer de la parole aux actes pour mettre en oeuvre les engagements du nouvel agenda urbain

Les membres et alliés de la Plateforme Globale pour le Droit à la Ville (PGDV) seront à Nairobi pour participer activement à la deuxième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’habitat (5 au 9 juin 2023), pour appeler les États membres de l’ONU et ONU-Habitat à accélérer la mise en œuvre du Nouvel Programme pour les Villes (NPV), avec le droit à la ville comme guide; soutenir les organisations de la société civile et les gouvernements locaux en tant qu’acteurs clés pour la mise en œuvre du NPV et s’engager dans une évaluation véritablement participative du plan stratégique d’ONU-Habitat.

Alors qu’ONU-Habitat et les pays membres se réunissent pour convenir des stratégies visant à tirer parti des plans stratégiques actuels et à venir d’ONU-Habitat, nous les invitons à se concentrer sur des actions concrètes ancrées des engagements du Nouvel Programme pour les Villes. Nous les appelons à :

  1. S’engager à accélérer la mise en œuvre du Nouvel Programme pour les Villes, en s’appuyant sur le droit à la ville comme moteur de sa réalisation, en convenant de mécanismes concrets pour consacrer les engagements du NPV à la transformation des modèles de développement urbain et économique, avec l’engagement central de protéger la fonction sociale et environnementale des territoires, en soutenant les initiatives et les programmes sociaux et solidaires menés par les communautés, ainsi qu’en faisant progresser la gestion démocratique des villes et des territoires par le biais d’une participation inclusive et d’une prise de décision collective ;
  2. Reconnaître et soutenir les gouvernements locaux, la société civile et les organisations communautaires en tant qu’acteurs clés pour le suivi et la mise en œuvre efficace du NPV, en s’appuyant sur les initiatives transformatrices menées par ces acteurs, en considérant la ville comme un bien commun à but non lucratif dont la gestion doit inclure la participation active de l’ensemble du tissu social, en encourageant la participation directe pour intégrer les priorités, les connaissances et les pratiques de ceux qui sont directement touchés par les projets et les politiques publiques, comme dans le cas du « Plan d’action global pour la transformation des établissements informels et des bidonvilles » proposé ;
  3. S’engager dans une évaluation véritablement participative du plan stratégique d’ONU-Habitat, en soutenant la participation de la société civile, des gouvernements locaux et régionaux et d’autres parties prenantes par le biais d’un mécanisme d’engagement des parties prenantes démocratique, inclusif et auto-organisé, conforme aux meilleures pratiques du système des Nations unies. ONU-Habitat, les organes directeurs et toutes les parties prenantes concernées devraient ainsi faire progresser les politiques menant à des actions qui soutiennent les initiatives de transformation menées par ces acteurs, conformément aux principes de décentralisation et de gestion démocratique des territoires. Il s’agit notamment de renforcer l’approche centrée sur les personnes en mettant en œuvre les principes et les engagements du NPV au moyen d’un cadre complet de suivi et d’évaluation, ce qui contraste fortement avec la réalité actuelle des canaux limités de participation au cadre de suivi. Ces mesures permettraient d’agir concrètement pour réaliser les objectifs de prévention et de réparation des droits de l’homme dans les territoires, en tenant compte des aspects intersectionnels des inégalités urbaines et des indicateurs de suivi qualitatifs et désagrégés pour mieux aborder le développement juste et durable des établissements humains dans l’ensemble de l’habitat humain.

Lire la déclaration complète : https://www.right2city.org/wp-content/uploads/2023/06/FR-Declaration-Assemblee-de-lONU-Habitat-1.pdf

Plus d’infos :https://www.right2city.org/fr/la-pgdv-a-la-deuxieme-session-de-lassemblee-de-lonu-habitat/

Participation citoyenne des quartiers populaires face à l’urgence sociale et climatique

Audition à Grenoble par la commission ministérielle le 8 Juin 2023

A l’occasion des 40 ans de la marche pour l’égalité et le racisme et du rapport Dubedout : le contrat de ville entre continuité, rupture et contradictions

Un collectif d’habitant-es et associations citoyennes organise un temps d’échanges avec la commission ministérielle “participation citoyenne des quartiers populaires” présidée par Mohamed Mechmache.

Le 8 Juin 2023 de 13h30 à 17h à l’auditorium du Muséum d’Histoire Naturelle de Grenoble (1 rue Dolomieu 38000 Grenoble)

Programme

13h30 : Présentation de la  démarche et des enjeux de la Commission ministérielle présidée par Mohamed Mechmache.

14h : Débat – Témoignages, Constats et Propositions pour une nouvelle politique de la Ville à l’échelle des territoires qui contribuent aux transitions sociales, écologiques et  démocratiques.

16h30 : Déclaration de Grenoble

Présentation

En 1983, le maire de Grenoble, Hubert Dubedout rédigeait le rapport “Ensemble, refaire la ville ” à l’origine de la politique de la ville. En s’inspirant de l’expérience de la Villeneuve de Grenoble, il s’agissait d’envisager une politique transversale basée sur la participation des habitant-es qui permettrait de favoriser un développement social des quartiers. Il y a 10 ans, la commission Mechmache-Bacqué rédigeait un rapport pour une réforme radicale de la politique de la ville.

Au cours de toutes ces années, les institutions s’étaient fixées comme objectif de réduire les inégalités sociales entre les territoires. Au bout de quarante ans, malgré l’engagement de plusieurs générations, force est de constater que ces difficultés sociales et économiques persistent et qu’elles pourraient même s’aggraver avec le changement climatique. A ces difficultés s’ajoutent une crise démocratique qui interrogent aussi bien la démocratie représentative que la démocratie participative. Dans beaucoup de quartiers, la confiance semble rompue entre les habitant-es et les institutions comme le montre le taux d’abstention aux élections et la désaffection des instances participatives. Il est urgent d’agir.

A l’occasion de la venue de la Commission ministérielle, un collectif composé d’habitants et d’associations citoyennes a proposé un temps d’échange pour débattre de la participation citoyenne. 

Face à l’urgence sociale, climatique et démocratique, nous proposons un débat démocratique contradictoire avec la commission “Participation Citoyenne des Quartiers” mise en place par le ministre M. Olivier Klein et présidée par M. Mohamed Mechmache. L’objectif affiché de cette commission est de prendre en compte la parole des habitants pour repenser les contrats de ville. Ce qui se  fait sans nous, pour nous, se fait le plus souvent contre nous !

Cette journée est ouverte à toutes et tous dans le respect de la pluralité des opinions. Nous partagerons des constats et des propositions pour reconnaître l’expertise des habitant-es et proposer des groupes de travail qui aboutissent à des actions concrètes dans les quartiers. Nous terminerons la journée par une proposition de “déclaration de Grenoble” pour contribuer aux transitions sociales, écologiques et démocratiques.

Questions pratiques 

Date : 8 Juin 2023

Horaires : 13h30 à 16h30

Adresse : 1 rue Dolomieu 38000 Grenoble 

Accès transport en commun : Arrêt Grenoble Hôtel de Ville – BusC1 ou Tram CE

Documentation : https://pad.lescommuns.org/0kWZaeB4SVicNYOxld42lA#

***

D’autres évènements sont organisés dans le cadre de la Biennale des villes en Transition : https://grenoble.entransition.fr & https://www.grenoble.fr/2911-biennale-des-villes-en-transition.htm

Manifeste pour le Droit des Femmes à la Ville

Next Planning a contribué à la mobilisation internationale pour le Droit à la ville des Femmes, en participant à la campagne lancée par la plateforme globale pour le Droit à la Ville autour du 8 mars 2023.

Comment peut-on réaliser le Droit des Femmes à la Ville?

1. Une VILLE qui adopte toutes les mesures nécessaires -normatives, urbaines, économiques et sociales- contre la discrimination sous toutes ses formes, à l’égard des femmes et des filles, garantissant leur plein épanouissement personnel, leur égalité dans le l’exercice et la réalisation de leurs droits à la citoyenneté, en particulier ceux des femmes vivant dans la pauvreté ou en situation de vulnérabilité, des personnes d’ascendance africaine, des indigènes, des femmes déplacées, migrantes, métisses, LGBTIQA et souffrant de handicaps, entre autres.

2. Une VILLE qui garantisse la parité dans la participation politique complète et effective des femmes et l’égalité des opportunités en matière de leadership à tous les niveaux de la prise de décision dans la vie politique, sociale, culturelle, économique et publique, en affermissant leurs voix et en générant des espaces et des ressources pour les programmes consacrés aux femmes.

3. Une VILLE exempte de violence -physique, psychologique, verbale, matérielle ou symbolique- contre les femmes dans la sphère publique ainsi que privée, qui garantisse la sécurité d’utilisation et de jouissance des espaces publics et des biens communs et assure la liberté de circulation. Une VILLE où la peur ne soit pas une limite à leurs libertés. Une VILLE qui garantisse le droit des femmes de prendre les décisions relatives à leur propre corps.

4. Une VILLE qui assure la protection des femmes, y compris des réfugié-e-s, en période de guerre et de conflit. A une époque à laquelle les conflits armés et les déplacements forcés constituent des phénomènes de plus en plus urbains, il faut se pencher tout particulièrement sur les menaces qui pèsent sur les femmes, ainsi que sur leurs vulnérabilités et sur leurs besoins spécifiques. La responsabilité d’attaquer à la racine les causes de ces conflits qui affectent si gravement les communautés vulnérables, y compris les femmes, incombe à la communauté internationale.

5. Une VILLE qui garantisse la réalisation du logement adéquat, de la sécurité de tenure des femmes, des droits de succession, de l’accès à l’eau potable, de l’assainissement et de l’hygiène, en particulier pour les femmes seules assumant la responsabilité de leur foyer et de leur famille.

6. Une VILLE qui reconnaisse, valorise et redistribue le travail de prise en charge des personnes dépendantes et de soin communautaire, principalement assumé par les femmes. La prise en charge devrait être une responsabilité publique et sociale, au-delà de l’individuel, qui devrait être assumée par toute les personnes et devrait être incluse et budgétisée dans les politiques publiques.

7. Une VILLE qui garantisse aux femmes un accès équitable et abordable aux biens, services publics et aux opportunités offertes par les villes, qui incorporent les besoins des femmes, en accordant une attention particulière aux soins dirigés à l’enfance, aux personnes âgées et aux

personnes souffrant de handicap à charge, tels que: les services de prise en charge de l’enfance, la nourriture et la nutrition, les services de santé, les transports publics de qualité répondant aux besoins de mobilité des femmes, l’éclairage public décent, les installations sanitaires fonctionnelles, les lieux et infrastructures de travail décent-e-s pour les travailleuses informelles qui sont majoritaires, ainsi que des opportunités culturelles pour les femmes, en particulier les jeunes.

8. Une VILLE qui promeuve l’autonomie économique des femmes, garantissant l’égalité de l’emploi, la dignité et l’égalité de rémunération pour tous et toutes en conditions égales, la reconnaissance du travail informel des femmes, source déterminante de revenu dans les villes. Une VILLE qui modifie les relations de pouvoir entre hommes et femmes, familles, marché et État, transformant la ville en fonction des besoins individuels et collectifs des femmes.

9. Une VILLE où les femmes aient une voix active et décisive dans le processus de planification, conception, production, utilisation et occupation de l’espace urbain. Où le processus de planification urbaine place au centre des programmes les besoins, les usages et les désirs de la diversité des personnes, sans omettre les femmes et les autres identités.

10. Une VILLE qui prenne en compte la diversité des femmes, en fonction des différences d’âge, de capacités physiques, d’origine, de nationalité, d’appartenance ethnique, de religion, de race, de situation économique, d’orientation sexuelle, religieuse ou politique. Une VILLE qui garantisse, respecte les liens et les identités communautaires, favorisant les relations sociales et l’échange culturel, sans discrimination envers les femmes en raison de leurs coutumes, traditions ou pratiques sociales.

11. Une VILLE qui promeuve l’égalité de genre pour accéder au crédit et aux marchés et défende l’environnement et la vie. Une VILLE qui élimine les inégalités sociales, économiques et de genre entre le rural et l’urbain, qui valorise les formes de production agricole paysanne et l’agriculture urbaine, noyaux de la vie urbaine. Une ville qui reconnaisse le lien décisif entre le rural et l’urbain.

Plus d’infos : https://www.right2city.org/fr/

Villeneuve Plage 2023

Villeneuve Plage est un événement qui se déroule chaque été au sein du Parc Jean Verlhac de la Villeneuve de Grenoble qui consiste à se réapproprier l’espace public à travers des activités culturelles, éducatives, festives et conviviales.

En 2023, Villeneuve Plage continue de s’inscrire dans la dynamique des 50 ans de la Villeneuve. Une réunion de préparation est prévue au mois de mars 2023. Rejoignez-nous en remplissant le framadate : https://framadate.org/7qW8IEupPnY8dXrp

Image : Le Crieur de la Villeneuve

Cet évènement initié par l’Atelier Populaire d’urbanisme (APU) est porté par le collectif inter associatif Villeneuve Debout. Il est rendu possible grâce à une démarche participative favorisant l’implication des partenaires, habitants et associations pour organiser des activités en soirée et week-ends qui s’adressent à tous les publics mixtes et intergénérationnelles.

Les animations qui se déroulent durant l’été se font essentiellement en direction des enfants et des jeunes. Les personnes qui ne partent pas en vacances investissent les abords du lac et il est possible selon nos expériences antérieures de lancer à ces moments-là des actions éducatives ludiques et artistiques qui peuvent satisfaire tout le monde.

« Villeneuve Plage » vise donc à mettre en évidence les capacités du Parc de la Villeneuve à offrir un cadre d’animation autour du lac et des jeux d’eau et répondre aux absences d’offre d’animation pendant les week-ends d’été. Ce dispositif souhaite rendre le parc Jean Verlhac attractif au point d’espérer le faire entrer dans le dispositif de la ville de Grenoble « l’été oh parc » pour qu’il devienne « l’été AUX parcs » (c’est le cas depuis 2021) !

De quelles recherches les communs ont-ils besoin ? ».

Le second jour de l’Assemblée des Communs, une longue traversée du nord de Marseille était prévue à la rencontre de lieux et d’initiatives qui participent à la défense et le développement de communs dans le territoire. Dès le trajet en bus entre les quartiers de la Joliette et de l’Estaque, nous avons observé la coupure qui existe entre la ville et la façade maritime au nord de la Ville. Sur plusieurs kilomètres, les quartiers sont coupés de la mer par le port autonome et l’autoroute A55. Tout au long de la journée, nous avons traversé des vastes zones où sont juxtaposés des habitations, des infrastructures économiques, portuaires, logistiques et commerciales et des terrains en friches réappropriés par les habitant.es permettant l’émergence de communs urbains dans cette vaste zone caractérisé par la fragmentation socio-spatiale de la métropole.

La balade a débuté à l’Estaque, un quartier situé au nord-ouest de Marseille au pied du massif de la Nerthe et de la zone littorale du bassin de Séon. Ce littoral e marqué par plusieurs vagues d’industrialisation au XIXème et surtout au Xxème siècle qui a profondément transformé le paysage et engendré d’importantes pollutions (en particulier les carrières des Riaux et de la Caudelette). Le port de lave sert à l’appareillage de petits bateaux, d’atelier de déconstruction, de parking, de lieu de pêche et de balade. C’est là qu’un tiers-lieu maritime Thalassanté s’est installé depuis 21 ans pour défendre un accès à la mer pour tous. Composé de conteneurs aménagés en atelier, bar et bibliothèque (…), son agencement a généré des petits espaces communs, des terrasses où l’on peut admirer le golfe de Marseille et une petite place centrale où sont entreposés quelques bateaux. Ce lieu est aujourd’hui menacé d’expulsion alors qu’il favorise des usages populaires du bord de mer dans une zone exclusivement dédiée aux activités du port autonome.

Photo : David Gabriel – CC-by-SA 4.0

Des habitants ont témoigné de l’ampleur des défis pour les communs à l’époque de l’anthropocène. Les communs sont situées à différentes échelles : le tiers-lieu, le port de la lave, l’Estaque, le massif de la Nerthe (…) et la propriété foncière est divisée entre des grands acteurs privés et publics, avec des scènes de négociation dans les instances opaques du Grand port maritime de Marseille. Un scénario pro-commun serait de renforcer les usages actuels créant une dynamique collective pour élaborer un projet d’aménagement alternatif qui défendent les communs, la biodiversité, le droit à la ville et les usages populaires du littoral dans les documents de planification urbaine et territoriale (PLUI, PADD…). Si le rapport de force est suffisant, des négociations avec le printemps marseillais viserait à transformer les politiques urbaines locales qui projettent à moyen terme une mutation urbaine du secteur avec l’installation d’équipements culturels et touristiques favorisant des programmes immobiliers. Pour éviter une gentrification grimpante, le plan d’aménagement des espaces publics devra être accompagné par une régulation du logement avec un taux de logement social et des coopératives d’auto-réhabilitation. La question épineuse des pollutions de la colline de la Nerthe pourrait être envisagé sous l’angle des « communs négatifs ». En suivant la proposition d’Alexandre Monnin et de Lionel Maurel, il s’agirait de bâtir de nouvelles institutions pour se réapprorpier collectivement le processus de dépollution en cours par les société Recyclex et Rétia.

Nous avons ensuite commencé notre traversée du nord de Marseille, en se faufilant dans les rues de l’Estaque, par la montée Antoine Castejon qui longe le petit ruisseau des Rioux. Des conversations se sont engagées par petits groupes. Quelqu’un a évoqué la fabuleuse « Histoire d’un ruisseau » d’Elisée Reclus : « l’Histoire d’un ruisseau, même celui qui naît et se perd dans la mousse, est l’histoire de l’infini. Ces gouttelettes qui scintillent ont traversé le granit, le calcaire et l’argile ; elles ont été neige sur la froide montagne, molécule de valeur dans la nuée, branche écume sur la crête des flots (…). Au bord du ruisseau, des petites maisons ont été construites dans la pente selon un mode de construction vernaculaire, loin des contraintes de l’alignement et de l’adressage imposées par la planification urbaine. Au delà des murs, on imagine bien ces petites courettes où les habitants ont pu avoir l’habitude de se retrouver pour tchatcher et s’entraider, qui est certainement une image d’Épinal forgé par les contes cinématographiques de Robert Guédiguian.

Nous avons rejoint le quartier de l’Estaque Gare en bus pour se retrouver dans une petite cour de l’Harmonie de l’Estaque. Une discussion s’est ouverte sur la première industrialisation qui a transformé le village de pêcheur pour implanter des tuileries et briqueteries sur le site argileux du bassin de Séon et l’exploitation du calcaire blanc de la Nerthe. Le territoire a été alors profondément transformé avec la création d’infrastructures ferroviaires et portuaires pour transporter les matériaux servant à la construction d’usines et des digues. L’Harmonie de l’Estaque témoigne des sociabilités ouvrières structurés par la paroisse de Saint-Henri qui se sont perpétuées en se transformant à travers le temps. Les discussions s’inscrivaient dans la continuité de la visite au musée d’histoire de la ville de Marseille sur les communs patrimoniaux. En marge du groupe, une discussion s’est ouverte sur l’histoire de la prud’hommie de l’Estaque qui pourrait faire l’objet d’une réflexion ultérieure, en lien avec les travaux passés sur le rôle des prud’homies de pêche méditerranéennes dans la défense des communs.

En remontant la pente, nous avons rencontré une habitante jouant de l’accordéon dans la traversée de l’Harmonie. C’était un petit moment magique dans cette longue traversée des quartiers nord qui a été accompagné par des brefs échanges sur le rôle de la musique pendant la période de confinement pour renforcer les liens entre voisins. Après la voie ferrée, nous avons commencé à rentrer dans la pinède menacée par la création de vaste zone de stockage de containers maritimes qui se sont développés ces dernières années. Nous avons marché jusqu’aux terrains de l’ancienne Villa Miramar qui font partis d’un legs si du sculpteur et mécène Jules Cantini à la ville de Marseille au début du Xxème siècle. Cet ancien terrain bastidaire supposé inaliénable a été cédé en 2011 à un entrepreneur industriel spécialisé dans le stockage de containers maritimes. Depuis plusieurs années, des habitants se mobilisent pour défendre ce commun et ces paysages immortalisés par les toiles de Cézanne. Les habitants du quartier l’Estaque Gare-Saint Henri ont de nombreux usages dans ce rare espace naturel entouré par les infrastructures routières, ferroviaires, maritimes et aéroportuaire. Depuis deux ans, des habitant.es se mobilisent pour défendre ce commun à partir des usages riverains s’articulant autour d’enquêtes collectives (écologiques, urbanistiques, patrimoniales….) pour interpeller les institutions publics afin modifier les zonages du Plan local d’Urbanisme (PLU) afin d’éviter l’extension de la zone industrielle et logistique6.

Photo : David Gabriel – CC-by-SA 4.0

Nous nous sommes longuement arrêté dans les jardins de l’ancienne villa Miramar. Assis ou allongés sur des nattes, ce moment était propice à la farniente. Un délicieux repas délicieux avait été préparé par des habitant.es et associations. Après la sieste, un débat en demi-teinte s’est ouvert sur la diversité au sein de notre groupe. Après quelques échanges rugueux, la pause déjeuner s’est terminée en musique et chanson. Une façon de vivre en acte la défense des communs comme une occupation sensible, vivante et créative du territoire.

Nous avons poursuivi notre longue traversée à la lisière de la ville, là où le Massif de la Nerthe a accueilli les grands ensemble de la Castellane et de la Bricade, entrecoupé du reste de la ville par des larges infrastructures routières et ferroviaires. Nous avons pris un chemin pour rejoindre le centre commercial qui fait le lien entre les quartiers. En contre bas de Grand Littoral, nous avons rencontré des membres de l’association 3.2.1 qui accompagnent des habitantes de La Castellane dans l’écriture d’un journal. Cette initiative s’inscrit dans le projet d’éducation populaire Awannäk qui propose des activités artistiques et ludiques autour de la microédition. Dans le dernier numéro, quelques pages sont consacrées au renouvellement urbain de la Castelanne du point de vue des habitantes : « lors de la première réunion d’information, les responsables de la rénovation nous ont parlé « d’ouverture sur la ville », « d’écologie », du parc et jardin de la Jougarelle, des transports, d’activités culturelles, de santé (…) On y a cru, je me suis investie, dans tous les ateliers, dans toutes les assemblées générales. Mais on s’est aperçu ensuite que c’était surtout pour détourner notre attention de la démolition de la tour K., et des dangers de ces travaux ».

Au cours des dernières années, la publication du journal de la Baguette Magique a favorisé un processus d’auto-organisation des habitantes qui s’accompagne aujourd’hui d’une recherche-action mêlant habitantes, associations et chercheurs. Plusieurs initiatives de pédagogie sociale se sont également dévéloppées avec la création d’un terrain d’aventure pour se réapproprier l’espace public. Dans le terrain vague en dessous du centre commercial, des affiches avaient été collés sur les grands poteaux de béton tandis que des traces de craies étaient encore visibles sur des gros cailloux à côté des nattes transportés dans des caddies.

Une discussion s’est alors ouverte sur les liens entre chercheurs et les mouvements d’habitant.es. Les quartiers nords de Marseille sont marqués par la fragmentation socio-spatiale avec des quartiers d’habitat social, des résidences fermés et des maisons individuelles. Elisabeth Doré a témoigné de ses recherches menées avec Un Centre Ville Pour Tous sur la transformation de ce vaste territoire, en particulier avec la construction de très nombreuses résidences fermés. Nous avons constaté l’émergence de nouveaux communs urbains créés à l’initiative d’associations et d’habitants dans des terrains en friche, à l’ombre des grandes infrastructures industrielles et commerciales dans des quartiers en pleine rénovation urbaine. Dans quelle mesure le processus d’auto-organisation des habitants, à l’origine de la création de ces nouveaux communs urbains et la réappropriation de l’espace public par la publication d’un journal et la création de terrain d’aventure, peut transformer les projets urbains de l’agence nationale de rénovation urbaine ? Est-ce que la nouvelle municipalité du printemps marseillais peut soutenir ce processus d’auto-organisation des habitant.es pour élaborer des projets urbains qui incluent les communs urbains, la réhabilitation du logement social et des écoles et le droit à la ville ?

Photo : David Gabriel – CC-by-SA 4.0

Cette longue traversée du nord de Marseille illustre l’importance d’élaborer de nouvelles politiques urbaines pour inverser la tendance à la fragmentation du territoire. C’est certainement à cet endroit que les démarches d’éducation populaire, d’auto-organisation et d’organisation collective ont besoin du soutien des experts et chercheurs dans des programmes de recherche-action. Pour cela, il est nécessaire de dépasser les postures extractiviste de nombreuses recherches académiques sur les quartiers populaires en inventant des tiers espaces qui se positionnent clairement aux cotés des habitants.

La balade s’est terminée dans le parc Foresta à proximité de Grand Littoral. Des vastes espaces ont été laissés vacants par une ancienne carrière d’argile qui appartenait au Marquis de la Foresta. Malgré le rachat du foncier par le promoteur Xavier Giocanti (marié à Christine Lagarde !), l’instabilité géologique d’un terrain argileux en pente a freiné l’urbanisation du site. Au fil du temps, le lieu est utilisé par les riverains pour des usages familiaux et récréatifs. Depuis cinq ans, l’association Yes We Camp a signé une convention d’occupation temporaire avec le promoteur pour favoriser la création d’activités culturels et de loisirs. Malgré les nombreuses critiques de cette alliance improbable entre un promoteur capitaliste, des associations et des habitant.es, le parc Foresta est devenu un vaste commun urbain au cœur des quartiers Nords. Cette situation n’est pas sans rappeler les droits acquis par des usagers sur des terrains privés dans l’époque pré-moderne. Aujourd’hui, le parc Foresta est dans une période de transition pour réfléchir à son avenir et sa gouvernance.

Plus d’infos : https://assembleesdescommuns.cc/

Défense des communs de la santé à Grenoble

Des bonnes nouvelles dans la lutte pour défendre les communs de la santé à Grenoble 📢

Comme vous le savez, l’Assemblée des Communs alerte, aux cotés de nombreuses forces citoyennes et politiques, depuis de nombreuses années sur le risque de privatisation de la clinique mutualiste dans le quartier populaire de St Bruno.

Le Groupe hospitalier mutualiste est né en 1957 à Grenoble et comprend la clinique mutualiste, la clinique d’Alembert, l’institut Daniel-Hollard et la clinique de Chartreuse (Voiron). Il compte 430 lits, 200 médecins et 1 100 salariés.

La construction du premier établissement du groupe (la clinique mutualiste des Eaux-Claires) a été décidée en 1957 à l’initiative de l’union départementale des sociétés mutualistes de l’Isère. C’est un commun.

A St Bruno, la clinique mutualiste porte le nom de Daniel Hollard, conseiller municipal PSU de Grenoble entre 1965 et 1971, qui a joué un rôle important dans les groupes d’action municipale et les orientations municipalistes de la ville. Daniel Hollard a également milité pour la création des deux centres de santé communautaire au sein de la Villeneuve en 1973 qui existent toujours #droitalaville

Le 6 juillet 2020, après avoir écarté deux de ses concurrents, le groupe français Doctegestio (qui deviendra le groupe Avec, en janvier 20213) s’est emparé, par une série de manoeuvre, de l’ensemble de l’établissement et ses équipements. Cette privatisation de ce commun a suscité de de fortes oppositions à Grenoble de la part de l’Assemblée des communs, de l’Union de QUartier, de la ville de Grenoble,  habitants du quartier, groupes syndicaux et politiques…

Ces derniers jours, la mobilisation s’est accélérée avec la mise en examen du fondateur et pdg du groupe AVEC. Il a été mis en examen pour « prise illégale d’intérêts par un chargé de mission de service public dans une affaire dont il assure l’administration ou la surveillance. Il est également mis en examen pour « détournement de fonds publics,

Si la victoire n’est pas encore gagnée pour un retour à une gestion en commun du groupe mutualiste, c’est une grande victoire pour les grenoblois qui s’inscrivent dans la transition de lutte contre la corruption (voir affaire Carignon dans les années 90 https://www.ici-grenoble.org/question-answer/cest-quoi-laffaire-carignon) !