LA Réhabilitation de la Galerie au 10/20 Arlequin EST POSSIBLE

CONSTRUIRE ENSEMBLE

Résultat de l’Atelier n°2 / Octobre- Novembre 2017

A. Rapide historique

Le 10/20 Galerie de l’Arlequin est un ensemble de 191 logements sociaux construit en 1972 sous l’impulsion novatrice du maire Henri Dubedout qui fait naître alors un quartier, La Villeneuve, avec le souci, entre autre, de transformer les rapports sociaux et d’accompagner la construction des nouveaux logements d’équipements sociaux culturels .

L’architecture d’ensemble est très innovante construite autour d’une galerie piétonne qui a fait la renommée de la Villeneuve :  édifiée jusqu’à 5 mètres au dessus du sol, cette rue permet un cheminement piéton quasi ininterrompu sur 1 300 mètres. Il s’agit d’un organe structurant dont les ramifications constituent l’ossature spatiale de l’Arlequin. La galerie a été conçue pour être modulable, c’est à dire qu’il est possible d’ajouter des éléments qui viennent se « clipser » à l’existant. Elle a également vocation a être valorisée par une scénographie urbaine réalisée par Henri Ciriani, Michel Corajoud et Borja Huidobro utilisant la polychromie et la signalétique (les planches sont aujourd’hui exposés au prestigieux Centre national d’art et de culture à Paris.

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Le foncier de la galerie de l’Arlequin appartient à la ville de Grenoble. La galerie permet de nombreux cheminements pour accéder aux logements et aux équipements de proximité. Les déambulations des habitants y sont protégées de la circulation automobile, les enfants en sont les premiers bénéficiaires. La Galerie de l’Arlequin consacre le retour de la rue dans l’architecture moderne.

B. Usages

Au fil des années, la galerie de l’Arlequin s’est transformée par des usages et multiples interventions.

Les premiers habitants avaient obtenu la pose de plaques métalliques colorées ajourées afin de contrer les effets des violentes rafales de vents. Dans la galerie, les rigueurs climatiques, pluie, vent, neige, y sont atténuées.

Peu à peu, la polychromie et la signalétique urbaine d’origine ont été remplacée par des coups de peinture sans qualité. Concernant l’adressage et le repérage, l’avis des visiteurs est sévère notamment depuis la disparition des informations géantes et élégantes qui ornaient les murs de la galerie. Au moins deux grandes interventions d’ampleur ont eu lieu sur la question de l’adressage sans réussir à régler le problème. Des modifications partielles d’adressage pour le courrier distribué en coursive (au 20 par exemple se trouve, en étage, le 21, 22, 23 et 24) ont encore compliqué ce repérage. Par ailleurs, la triste réputation du quartier enclenche un rejet extérieur (CV, livraisons, etc..) aboutissant au sentiment d’assignation à résidence.

A la demande des militants actifs du quartier, des halls ouverts ont été construits pour protéger les sorties d’ascenseurs. Il y a également des mezzanines qui surplombent la galerie de l’Arlequin par endroit. Elles avaient comme fonction de joindre les passerelles enjambant les rues ou de permettre l’installation de lieu d’activités. Elles accueillent parfois les boites aux lettres.. Au 10/20 l’entretien de certaines parties de la galerie a été abandonné du fait, entre autres, de leur difficile accès par des machines.

La gestion de la galerie est devenu un sujet de controverses entre les différents services et les bailleurs. Les habitants ont toujours eu des difficultés d’obtenir les reprises de son aspect vieillissant (peinture des piliers, carrelages, etc..). Certaines interventions ont créés de nouveaux problèmes. Par exemple, les habitants du 1er étage ont obtenu une isolation du plafond de la galerie pour leur logement soumis au refroidissement par le sol. Mais cette opération de « flocage » laisse à désirer : les pigeons, entre autres, ont réussi facilement à y pénétrer. L’éclairage douteux, souvent en panne, contribue à la dévalorisation de la galerie. Des dépôts sauvages d’encombrant ont altéré la qualité des espaces. La mobilisation des habitants actifs et des professionnels concernés a permis de mener de nombreuses campagnes d’actions positives (le dernier ‘passeport citoyen’ pour la collecte des encombrants a laissé un bon souvenir). Mais ce problème, partout d’actualité, continue d’affecter l’image du quartier et la qualité de l’habitat.

Mais qui dit Galerie doit aussi considérer la galerie souterraine et l’accès réservé à une myriade de conduites et de sous stations rationnelles pour la desserte collective de l’eau froide et chaude, pour le chauffage urbain, l’électricité, le retour des eaux usées, les départs des adductions d’eaux pour les pompiers, etc… Cette galerie technique a été peu entretenue alors qu’il aurait été nécessaire d’obtenir des investissements réguliers pour éviter une dégradation des réseaux urbains.

C. Scénarios de réhabilitation

Les principes actuels de réhabilitation de la Galerie semblent avoir été définis par les « Etudes Lion ». L’un des objectifs principaux est d’améliorer l’adressage en créant des halls fermés par des digicodes pour contribuer à la « résidentialisation verticale » de l’Arlequin. Certains décideurs ont également la volonté de modifier le statut foncier de la galerie. Mais aucune vision globale ne semble se dégager :on peut se demander si l’objectif n’est pas une disparition silencieuse de la galerie de l’Arlequin au fil des interventions.

Si nous n’avons pas beaucoup d’élément sur les intentions de la maîtrise d’ouvrage, nous pouvons observer les résultats de la première opération de rénovation urbaine. Force est de constater que la démolition du 50 galerie de l’Arlequin a aboutit à une coupure de la galerie entre le 40 et le 50. Si l’amélioration de la qualité des halls est globalement apprécié, les habitants consultés sur ce sujet déplorent les entraves à la circulation que constituent ces nouveaux halls expansifs du 40, 42, 50 et 52, ni la rupture de la galerie entre le 42 et le 50 imposée par le projet de rénovation urbaine. Les participants aux ateliers demandent une nouvelle évaluation participative des travaux réalisés et la communication des bilans déjà réalisés.

Quel est l’avenir de la galerie du 10/20 dans l’ANRU2 ? Difficile de le dire sans connaissance de document précis. Nous pouvons néanmoins mesurer les impacts des hypothèses de démolition du 20 Galerie de l’Arlequin et des bâtiments du CCAS et de la réhabilitation « lourde » de 10.

D’une part, en cas de démolition, on peut supposer une coupure de plusieurs dizaines de mètres de la galerie entre le Nord du 30 et l’ouest du bâtiment du 10 Galerie de l’Arlequin. La situation est encore plus problématique au 160 galerie de l’Arlequin puisqu’une disparition de la galerie entraverait les cheminements piétons en direction de Grand Place.

D’autre part, il est probable que la réhabilitation « lourde » du 10 Galerie de l’Arlequin aboutisse à la création de x halls fermés. Les interventions devront être attentives à ne pas entraver les cheminements piétons en recréant des cul de sacs comme cela a été réalisé au 40.

On peut également s’interroger sur les futures liaisons avec l’ex-école des Charmes et l’avenir des liens la passerelle de l’avenue La Bruyère. Alors que le crédo du projet officiel est « d’ouvrir l’Arlequin sur le reste de la ville », on pourrait aboutir à la situation contraire..

Enfin, il reste à déterminer quels seront les impacts des hypothèses officiels sur la galerie technique Quel avenir pour la sous-station au 20 Galerie de l’Arlequin ? Il existe également beaucoup d’incertitude sur la différence de niveau du sol entre l’avenue la Bruyère et la Crique Nord.

Les participants aux séances « Construire Ensemble » ont constaté l’absence de document sérieux concernant l’avenir de la Galerie de l’Arlequin. Du fait du rôle central de la Galerie véritable « ossature spatiale » de l’Arlequin, nous demandons à l’équipe pluridisciplinaire d’élaborer avec les habitants un plan guide de réhabilitation de la Galerie.

D. Expertise « Construire Ensemble »

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Le scénario envisagé par les habitants part du principe de la réhabilitation de la galerie, sans démolition du 20 galerie. L’intervention que nous proposons repose sur 6 principes :

1- Une réhabilitation audacieuse qui respecte l’esprit de l’Arlequin

Comme le dit Edgar Morin, «chacun vit pour garder le passé en vie, vivre le présent et donner vie au futur ». Il s’agit donc d’engager une réhabilitation qui respecte le passé en proposant un avenir audacieux à la galerie.

Premièrement, nous proposons une réhabilitation complète de la galerie pour améliorer la texture des sols, les murs et les plafonds. Une attention particulière doit être réalisée pour éviter les recoins et supprimer les conduits de l’ancienne collecte éolienne des ordures ménagères.. Des solutions devront être trouvés pour éviter les désagrément causés par le vent du Nord Ouest qui prend de la vitesse dans la galerie.

Deuxièmement, nous proposons que la galerie retrouve des couleurs à travers une nouvelle polychromie et une nouvelle signalétique urbaine. Il s’agit de rendre hommage aux paysagistes urbains de l’AUA et d’en faire un véritable atout pour améliorer l’image du quartier en s’appuyant sur l’histoire d’une rue-galerie qui a fait la renommée de la Villeneuve .

Troisièmement, nous proposons de tirer profit du caractère modulable de la galerie pour soutenir les pôles de vie.

2- Créer des halls de qualité pour faire baisser les charges

Nous proposons de créer de halls de qualité pour que les habitants accèdent à leurs logements. (il faut trancher ici sur la création ou non de halls fermés par des digicodes). Ces halls seront facilement identifiable pour améliorer le repérage des visiteurs. L’objectif est d’améliorer la qualité d’usage des halls pour éviter au maximum les dégradations, dépôts encombrants et aboutir à une baisse des charge locative. Quelques soit l’option choisie, une attention particulière sera portée aux cheminements piétons.

Nous devons préciser notre proposition entre deux possibilités (au moins):

A. Création de 4 mini-halls autour des ascenseurs existants. Cette solution permet de maintenir des cheminements piétons et vélos au sein de la galerie.

B. Création de 2 grands halls autour des ascenseurs existants. Cette solution obligera les passants à contourner les halls pour continuer à circuler dans la galerie.

Il est également nécessaire de préciser notre position sur

-opportunité d’avoir des locaux à vélos et poussettes à côté des halls,

-Suppression, maintien, ou transformation du niveau mezzanine

-intégration des escaliers de secours proposé par l’atelier « Construire Ensemble » de septembre.

3-La galerie est un espace public et un « commun urbain »

L’amélioration de la galerie de l’Arlequin doit être accompagnée d’une nouvelle gestion urbaine ui doit s’inscrire dans la durée pour pérenniser les investissements publics.

La galerie est avant tout un espace public. La gestion de ce domaine public devrait être de la responsabilité des services de la Métropole afin de rentrer en cohérence avec les cinq principes du plan guide des espaces publics métropolitains. Pour éviter de créer une situation exceptionnelle, la ville de Grenoble doit rétrocéder à la métropole ce domaine public.

La Galerie est également un « commun urbain » inaliénable qui garantit le droit aux habitants d’utiliser cet espace et de décider de son avenir. La reconnaissance de ce commun urbain permet d’innover et favoriser les solutions locales. Ainsi pour renforcer la cohérence des interventions des divers acteurs (habitants, des professionnels, des techniciens, commerçants, entreprises, régie de quartier…), nous proposons d’élaborer une charte de la Galerie de l’Arlequin.

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4- Améliorer les accès aux équipements de proximité

Au niveau du 10/20, la galerie permet d’accéder aux locaux du CCAS et de l’ancienne école des Charmes où se trouvent la régie de quartier, la compagnie des petits poix, le centre de formation Greta et le pôle mobilité.

Ces locaux permettent une vie sociale et économique indéniable. Pourtant la démolition pure et simple des locaux du CCAS est prévue sans relais. Comme ils en ont déjà l’expérience avec la piscine, les habitants craignent l’effet ‘friche urbaine’ après l’abandon de ces lieux vastes et pour lesquels des frais d’entretien viennent pourtant d’être engagés (reprise du toit du CCAS, réaménagement des locaux de l’ancienne école des Charmes, etc).

Nous devons déterminer quel est notre position vis à vis de ces bâtiments :

a. maintien, démolition partielle ou totale du bâtiment du CCAS

b. avenir de l’ex école des Charmes (proposition par exemple d’un centre des savoirs axés sur la formation)

c. concertation avec les acteurs concernés

Des propositions pour des usages de bureaux, de lieux de coworking, ou.. éviteraient une fâcheuse déperdition d’emplois.

En fonction de la position, nous pourrons déterminer les modalités concrètes pour améliorer les accès à ces équipements de proximité. Une attention particulière doit être donnée pour faciliter l’accès aux enfants, aux personnes à mobilité réduite et aux personnes âgées.

5- Garantir l’unité de la Galerie

La galerie représente l’ossature spatiale de l’Arlequin, c’est à dire le lien physique et symbolique entre tous les immeubles du quartier. C’est pourquoi toute intervention au 10/20 Galerie de l’Arlequin doit être cohérent avec le reste pour garantir son unité.

Nous réaffirmons une nouvelle fois la nécessité d’élaborer un plan guide de la Galerie de l’Arlequin.

6- Développer les articulation à l’échelle urbaine

La réhabilitation du 10/20 Galerie Arlequin permet de poser la question de l’échelle urbaine, comme cela a été rappelé par le chef de projet Eric Ruiz dans sa réponse au premier document réalisé par l’expertise Construire Ensemble.

En effet, la proximité de l’arrêt de Tram La Bruyère situé à quelques dizaines de mètre de la galerie est un formidable atout pour conforter les pôles de vie et augmenter les usages conformément au guide métropolitain des espaces publics. Ce cheminement doit être extrêmement lisible.

Nous proposons également une trame verte entre l’Arlequin et la Maison de la Culture. Il s’agit d’abord de repenser l’articulation entre l’Arlequin et la Bruyère puis de réinventer un cheminement apaisé jusqu’à la maison de la culture et le nouveau quartier Flaubert. Cette trame verte doit permettre un réaménagement entre le parc La Bruyère et le parc Jean Verlhac au pied du 10 de la galerie et du 40 de l’avenue.

Ces interventions montrent que d’autres options sont possibles pour «ouvrir le parc » sans démolir des logements sociaux de bonne qualité.

7- Rénover la galerie technique pour réaliser des économies

Il est possible de réinventer l’utilisation des sous-sols de l’Arlequin. Nous proposons de réfléchir au potentiel de ces espaces situé au cœur de la métropole pour les énergies renouvelables, la géothermie, l »utilisation de ces espaces pour stocker des serveurs informatiques afin de réutiliser la chaleur émise, des solutions innovantes pour stocker de l’énergie… Evidemment, les propositions devront répondre à des règles très strictes en terme de sécurité et acceptabilité.

Pour avancer sur ce point, nous proposons de lancer un appel à projet.

Conclusion

Il est proposé aux partenaires du projet de discuter l’hypothèse « Construire Ensemble » :

Réaliser ensemble un plan guide de réhabilitation de la Galerie de l’Arlequin

-Evaluer le coût d’une réhabilitation ambitieuse de la Galerie au 10/20 Galerie de l’Arlequin

-Evaluer le coût de création de 2/4 halls

-Evaluer le coût d’une nouvelle signalétique et polychromie

-Envisager ensemble l’avenir des équipements autour du 10/20 pour conforter ce pôle de vie

-Evaluer l’hypothèse de création d’une trame Verte pour l’articulation à l’échelle urbaine

-Gestion du dossier de transmission de la galerie au services espaces publics de la Métropole

-Elaborer ensemble une charte de la Galerie de l’Arlequin pour réfléchir à la gouvernance partagée

-Lancer un appel à projet pour la réutilisation des sous sols de l’Arlequin

Il s’agit de premières pistes à approfondir lors des prochaines séances Toutes personnes qui le souhaitent peuvent proposer des améliorations à cette première proposition. Des transformations plus ambitieuses du point de vue architectural et urbain peuvent être étudiées dans le respect des habitants et du patrimoine et en fonction des moyens disponibles.

Nous demandons aux partenaires du projet de nous transmettre les différents documents en leur possession (en particulier s’il existe une étude du coût et de l »impact de la démolition).

Nous invitons les partenaires à participer façon plus régulière à nos travaux et à revenir «  autour de la table » pour discuter des différents scénarios.

Document réalisé avec le soutien des habitants, de l’association des résidents du 10/20 Galerie de l’Arlequin, du collectif contre les démolitions imposées, de l’Atelier Populaire d’Urbanisme, de Villeneuve Debout, de l’association Planning, de professionnels et d’universitaires.

Ric Arlequin

La question des démolitions à la Villeneuve est ancienne. A la fin des années 80, alors qu’émergeait le quartier Vigny Musset, le corrompu Alain Carignon avait envisagé un projet de démolition du 50 Galerie de l’Arlequin.

Ce projet avait été vivement combattu par des habitants du 50 Galerie de l’Arlequin au cours de la campagne pour les élections municipales de 1995. Le candidat socialiste Michel Destot s’était alors positionné contre les démolitions et avait remporté l’élection.

Le projet de démolition est ressortit suite au schéma directeur des quartiers sud élaboré par Yves Lion.  Ce document envisageait une transformation de la Villeneuve de Grenoble dans le but de valoriser l’ensemble des terrains situés dans les quartiers sud, aux cotés d’autres opérations telle que la transformation du cours de l’Europe.

Toutefois, la transformation opérationnelle de l’Arlequin avait été confiée à une équipe d’urbanistes et d’architectes Interland et Lacaton et Vassal qui avait conclu qu’il ne fallait pas démolir de logements à l’Arlequin mais au contraire mener des réhabilitations ambitieuses des logements. Il s’agissait à la fois de respecter le choix l’avis de nombreux habitants et respecter un patrimoine historique.

Mais la conclusion de leur étude a été remise au cours de l’été 2010 qui a été marqué par une émeute suivi du discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy. A la rentrée, les élus de l’époque ont décidé de mettre fin au contrat avec les urbanistes sans diffuser le résultat de leurs études.

Ils ont alors confié leur étude la rénovation de Villeneuve à l’urbaniste en chef Yves Lion qui a proposé un projet de rénovation urbaine axé sur la démolition du 50 Galerie de l’Arlequin et la réhabilitation du 40 et l’autre partie du 50.

Les habitants se sont alors mobilisés dans un premier collectif contre les démolitions avant de proposer à la population des Atelier Populaire d’Urbanisme (APU). Si les mobilisations de ces années là, n’ont pas sauvé le 50 Galerie de l’Arlequin, ils ont permis de mettre la question de la rénovation urbaine de la Villeneuve au cœur de la campagne des élections municipales de 2014.

Le rassemblement des élus des citoyens, de gauche et écologiste s’est alors déclaré clairement contre les démolitions, pour la co-construction et le pouvoir d’agir des habitants. Ils ont été élus avec beaucoup de voix de la Villeneuve

Au lendemain des élections municipales de 2014, certains aspects du projet de rénovation urbaine ont été abandonnés grâce à la mobilisation des habitants, notamment la démolition d’une partie du 130 Galerie de l’Arlequin.

Une semaine de la co-construction a été co-organisée pour élaborer le nouveau projet de rénovation urbaine de la Villeneuve qui a rassemblé plus de 500 personnes. Au cours de cette semaine, il a été clair que les immeubles de l’Arlequin devaient être tous réhabilités, sans aucune démolition.

Grande a été la surprise lorsque les habitants ont appris en décembre 2016 que le nouveau projet de rénovation urbaine finançable par l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine incluait la démolition du 10 et 20 galerie de l’Arlequin, ainsi que le 1 place des Saules.

Des habitants ont alors créé un nouveau collectif contre les démolitions pour soutenir les habitants du 10 et 20 Galerie de l’Arlequin dans leurs mobilisations. Ils ont mené une multitude d’action dont des interventions aux ateliers de « concertation » de Passagers des Villes, des interpellations des élus, des conférences de presse, des manifestations, des évènements festifs et militants, une première pétition…

En 2018, ils se sont saisis du dispositif d’interpellation citoyenne mis en place par la ville de Grenoble. En quelques mois, le collectif a réuni plus de 2000 signatures contre les démolitions imposées aboutissant à un débat au conseil municipal. Leurs questions sont restées sans réponse. Pire, la votation citoyenne n’a pas eu lieu suite à l’annulation du dispositif par le tribunal administratif.

C’est à cette époque que l’idée, promue par les Gilets Jaunes, de recourir à un Référendum d’Initiative Citoyenne pour que s’exprime la parole des gens concernés,  a eu du succès à Villeneuve.

Quelque soit l’issue de la lutte contre les démolitions du 20 Galerie de l’Arlequin, la mobilisation contre les démolitions de logements sociaux est importante car d’autres immeubles pourraient être menacés à l’avenir, notamment le 70, le 90, le 110 ou 120 Galerie de l’Arlequin.

Le collectif se réunit tous les mercred à 16h ou 18h. Avec le confinement les rencontres dépendent des conditions sanitaires.