Lancement du Collège des maîtrises d’usage à Marseille

Présentation

Suite à la profonde crise urbaine révélée par l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne & les arrêtés de périls sur plusieurs centaines d’immeuble provoquant le délogement de milliers d’habitant-es, une nouvelle étape est en cours avec la planification d’opérations d’urbanisme visant à réhabiliter en profondeur des immeubles de plusieurs ilôts urbains à Marseille.

Ces opérations sont planifiées par une démarche intitulée «  projet partenarial d’aménagement » (PPA) qui est un contrat associant la ville de Marseille, la Métropole, l’Etat et des sociétés d’aménagement. Grâce aux mobilisations, les mouvements d’habitants et les associations ont réussi à s’imposer au sein du comité de pilotage de la démarche sous la forme d’un collège des maîtrises d’usage.

Le lancement du collège des maitrises d’usage a eu lieu sous la forme d’un atelier populaire d’urbanisme (APU) qui s’est déroulé le 6 Juin 2022 dans la grande salle du CCO Velten à Belzunce rassemblant des habitant-es, étudiants et associations de différents quartiers concernés par les futurs aménagements. La composition du groupe était diversifié avec des habitants du parc social ou du parc privé dégradé (notamment de la cité Pottier à la Belle de Mai, Felix Piat et des habitants concernés par les delogements), des habitants propriétaires d’un logement au centre ville et des étudiants, enseignants chercheurs et quelques professionnels de l’urbanisme.

Les objectifs de la réunion étaient :

  • Réunir le collège des maitrises d’usage et informer sur le le PPA pour soutenir l’organisation collective des habitants
  • Réaliser un diagnostic partagé sur les ilots expérimentateurs au niveau du logement, de la végétalisation, des équipements, de l’espace public et des mobilités
  • Envisager collectivement les prochaines étapes

Déroulement de la rencontre

La rencontre a débuté par un mot d’introduction d’Hélène suivie d’une présentation d’un schéma du Plan Partenarial d’Aménagement (PPA) et du collège des maitrises d’usage par Stéphane et Carole.

Un premier tour de discussion s’est ouvert pour des demandes de clarification sur le rôle d’un atelier populaire d’urbanisme (démarche de co-construction, démarche au long cours…), des questionnements sur la démarche (d’où vient la commande ?) et diverses interventions portant pêle mêle sur l’Assistance à Maitrise d’Ouvrage à Noailles, la fabrique des taudis, le projet Euromed, les projets de démolitions à Eugène Pottier, la mixité sociale, le phénomène de spéculation foncière et immobilière, les délogements de population, les «squats » de migrants (…).

Pour cette première partie, les représentant de la ville, de l’Etat ou des bailleurs sociaux n’avaient pas été conviés. Il a d’ailleurs été rappelé que le collège des maitrises d’usage est avant tout une instance citoyenne qui vise à créer collectivement les conditions pour une participation des habitants aux projets d’aménagements et de réhabilitations des immeubles. Si cet espace peut permettre de créer les conditions d’un dialogue avec les institutions, c’est avant tout un lieu de construction d’une parole autonome des habitants et associations.

Pour la seconde partie de la rencontre, trois groupes se sont formés autour des maquettes d’un ilot à Noailles et deux ilots à la Belle de Mai. Chaque groupe avait pour objectif de réaliser un diagnostic partagé sur le logement insalubre, la végétalisation, les équipements, les espaces publics et la mobilité. Les participants pouvait utiliser des petits drapeaux de couleur pour localiser des immeubles insalubres, la présence ou l’absence d’espaces verts, d’équipements etc…Les habitants se sont appuyés sur leurs usages des lieux : connaissances de la localisation des logements insalures, rues végétalisées par les habitants, les espaces vacants où il serait possible d’installer des équipements, etc…

Une restitution a eu lieu permettant de faire ressortir des points précis sur chacun des ilôts. Ces restitutions ont été ponctuées par des interventions des membres d’Un Centre Ville pour Tous et de l’APU de Grenoble pour apporter des connaissances sur opérations d’urbanisme. A noter également la présence de deux professionnels de la ville de Marseille.

Plusieurs points importants sont ressorties de la restitution :

  • le besoin urgent d’équipements, d’espaces végétaliéss, d’espaces publics et de solutions de mobilité dans les quartiers concernés.
  • Défendre une réhabilitation des ilôts avec les habitant-es concernées par les opérations de démolitions et de délogement pour éviter qu’ils soient chassés de leurs quartiers.
  • Ouvrir le champ des possibles pour imaginer la ville voulue par les habitants notamment dans les espaces vacants et les immeubles vides.
  • Trouver un équilibre du fonctionnement du collège du matirise d’usage entre le soutien aux urgences (relogement, logement insalubre..), les mobilisations (contre les démolitions à Eugène Pottier, démolition de la Tour B de Felix Piat, Noailles…) et la construction d’une vision partagée de la ville qui s’inscrit dans le temps long.
  • Rappeler la différence entre le périmètre fixé par le PPA et celui du collège de maitrise d’usage qui est plus large (cf échanges autour de Felix Piat, lien entre le PPA et l’ANRU etc…).
  • S’appuyer sur les études existantes, les travaux d’étudiants, les diagnostics pour partager des connaissances existantes et co-construire à partir des usages des habitants.

En conclusion, il a été décidé d’organiser à l’automne 2022 des ateliers populaires d’urbanisme (APU) dans chaque ilôt concernés par les opérations d’urbanisme pour permettre à un maximum d’habitants de pouvoir donner son avis et formuler des propositions sur la réhabilitation des immeubles et des quartiers.

La charte des communs à Grenoble

Le lundi 28 mars 2022, le conseil municipal de Grenoble a délibéré et validé des principes pour une administration coopérative en s’appuyant sur la notion des communs et sur les exemples italiens des pactes de collaboration.

Principe de coopération

  • La ville se donne comme objectif de transformer les biens communs dont elle a la charge en « communs », et ce, en ouvrant leur gouvernance à l’ensemble des parties prenantes.
  • La ville cherche à être plus ouverte à la coopération avec les citoyen·nes et à prévenir toute forme de privatisation des biens communs.
  • La ville va proposer différents dispositifs pour permettre aux habitant·es de déterminer les enjeux sur lesquels iels désirent intervenir et coopérer en commun.
  • Les modalités de gestion de cette gestion commune seront déterminées au cas par cas dans une approche ad hoc.

Principe d’accessibilité et d’accompagnement au pouvoir d’agir

  • La ville s’engage à informer et à accompagner de façon transparente les habitant·es sur les dispositifs mis en place pour faciliter leur participation.
  • La ville s’engage à adapter les dispositifs pour que le plus grand nombre puisse y accéder.

Principe de valorisation de l’expertise citoyenne

  • La ville souhaite valoriser et protéger l’implication des habitant·es.
  • La ville proposera la signature d’un « pacte de coopération » qui précisera les modalités de coopération et les responsabilités individuelles et collectives.
  • La ville remettra un certificat attestant la contribution des personnes impliquées.

Principe d’innovation juridique

  • La ville souhaite créer des outils juridiques pour permettre l’implication de toute personne volontaire.

Principe d’administration coopérative

  • La ville mettra en oeuvre une gouvernance coopérative et horizontale où élu·es, agent·es et habitant·es écrirons ensemble leur « municipalité en commun ».
  • La ville diffusera la pratique de « commoning » au sein des services de son administration.

Principe de contribution

  • La participation citoyenne et les initiatives viendront compléter l’action de l’administration publique sans s’y substituer.

Principe de respect des communs

  • Par la mise en place de ces différents dispositifs, la ville crée un terrain favorable aux communs.
  • La ville s’engage à mettre en synergie les initiatives et des communs qui croisent ses compétences municipales.

Journée d’action pour le logement 2022 – 26 et 27 mars

Affiche de la journée d’action du 26 et 27 Mars 2022

Pour la troisième fois, nous appelons à une Journée d’action pour le logement cette année. Nous sommes – la Coalition européenne d’action pour le droit au logement et à la ville (EAC): un réseau fondé en 2013 et composé de 31 organisations de 19 pays européens .

L’année dernière, lors de la Journée d’action pour le logement 2021, 75 actions ont eu lieu dans 68 villes [https://housingnotprofit.org/housing-action-day-2011/]. Malgré la pandémie et les mesures de confinement, un mouvement populaire européen s’est coordonné pour exprimer ses revendications légitimes pour le droit au logement et à la ville.

Le logement est au centre de toutes les grandes questions sociales de notre époque. Il est lié à la santé publique, au changement climatique et aux inégalités sociales, raciales et de genre de multiples façons. Cela s’étend au droit à l’espace public (droit d’accès et droit de décider de sa transformation) dans les villes et dans les zones rurales. Ces dernières années, les mouvements sociaux axés sur le droit au logement, à la ville et, plus globalement, à la terre, considèrent que les processus démocratiques de décision doivent être au cœur de la transformation et de l’accessibilité de l’espace. Cette mobilisation implique une grande variété de formes d’action qui ont donné lieu à de nombreux succès concrets. La demande massive des Berlinois pour exproprier les grands propriétaires, socialiser le parc immobilier et lutter contre la financiarisation en est un bon exemple.

Et pourtant, alors que les divisions sociales et la redistribution des richesses du bas vers le haut s’accroissent de manière erratique, les gens subissent des réductions de leurs revenus ou sont de plus en plus privés d’opportunités et de conditions de travail décentes. Le coût de la vie continue d’augmenter, de même que les coûts énergétiques qui montent en flèche. Les coûts du logement augmentent en permanence (loyers et acquisition), sans réelle réponse politique. Les privatisations massives et les politiques néolibérales qui se poursuivent depuis des décennies continuent d’être une véritable atteinte à la dignité humaine. Les gouvernements de toute l’Europe continuent de favoriser les profits des investisseurs au détriment des droits humains fondamentaux. Nous ne pouvons pas rester silencieux !

Malgré la crise exacerbée par la pandémie, la situation s’est aggravée. La campagne #stayhome a révélé un niveau de cynisme difficile à accepter. Les symptômes que nous observons peuvent être différents dans nos régions, tout comme l’objet de nos luttes. Mais les causes sont les mêmes : c’est la propriété privée, c’est la politique infiltrée par le lobby, c’est l’inégalité croissante. En bref, c’est le capitalisme. 2021 n’a été qu’une année de plus d’expulsions de locataires et de petits propriétaires, d’augmentation du coût du logement et de gentrification, d’augmentation du nombre de sans-abri, de marginalisation des populations racisées et à faibles revenus, de destruction des modes de vie alternatifs, de privatisation des terres et des logements, d’accaparement des terres et de déplacement des communautés indigènes et d’urbanisme terne au seul profit du capital.

Le 31 mars marque la fin du moratoire hivernal sur les expulsions dans plusieurs pays européens. Mais cette année, c’est aussi la date d’une éventuelle expulsion du Collectif Zone Neutre Occupation KBC à Bruxelles, un ancien bâtiment bancaire occupé à quelques centaines de mètres du quartier européen – ainsi que d’autres squats de personnes sans-papiers. Le Collectif Zone Neutre Occupation KBC héberge aujourd’hui environ 200 personnes avec différentes situations légales précaires, luttant à la fois pour leur droit au logement et pour le droit de rester et de travailler en Belgique. Ce cas représente parfaitement l’état actuel des choses en reliant les luttes pour la liberté de circulation et la liberté de séjour. Nous condamnons profondément ce projet d’expulsion et nous sommes pleinement solidaires du collectif. Surtout dans l’ombre des mouvements d’extrême droite qui émergent dans le monde entier, nous devons unir nos luttes avec toutes les personnes qui se battent contre toutes sortes d’injustices systémiques.

Nous demandons :
– Une variété de modèles de logement alternatifs libres des forces du marché qui permettraient un monde sans expulsions ;
– Une propriété socialisée des logements et des terrains ;
– La réquisition des bâtiments vacants et la diminution totale du nombre de sans-abri ;
– Les ressources nécessaires pour construire des logements de haute qualité et neutres pour le climat, qui profitent aux gens et non à la nouvelle industrie “verte” ;
– Une pratique de planification radicale et populaire. Pas de démolitions inutiles.
– Un droit sans frontières à la circulation, au logement et à l’espace public ;

Nous voulons un changement systémique qui permettra tout cela.

Les 26 et 27 mars, rejoignez la Journée d’action pour le logement 2022 et faites entendre nos revendications !

Sans-abrisme, droit au logement… Les attentes des associations européennes de locataires en marge de la Présidence française UE

Source : https://www.aefinfo.fr/depeche/668264

👉 Voire la video https://fb.watch/br50N8dc1C/

Des associations de locataires et des organisations européennes de lutte contre le sans-abrisme, réunies au sein de l’Alliance Internationale des Habitants, ont fait part, lundi 21 février, de leurs revendications en matière de droit au logement. Elles espèrent être entendues dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne, qui sera marquée par une rencontre ministérielle sur la lutte contre le sans-abrisme, le 28 février, puis par une seconde réunion autour de la construction neuve et de la rénovation énergétique, du 7 au 8 mars.

La lutte contre le sans-abrisme, la construction de logements abordables ou encore la rénovation thermique seront au cœur des échanges de la Présidence française de l’Union européenne, lors des deux prochaines semaines. Une présidence scrutée par les membres de l’Alliance internationale des habitants, qui ont fait part de leurs doléances, le 21 février 2022, afin de « préparer » la rencontre des ministres européens du logement, le 28 février, sur l’éradication du sans-abrisme, puis celle prévue à Nice les 7 et 8 mars au sujet du logement neuf et de la rénovation », indique Cesare Ottolini, coordinateur global de l’AIH.

Cette dernière espère que ces deux réunions ministérielles permettront de « réellement prendre en compte » la résolution du Parlement européen adoptée en janvier 2021. Celle-ci appelle l’Union européenne et ses États membres à considérer l’accès au logement comme « un droit humain fondamental » et à inscrire cette devise dans les législations nationales et européennes.

Feuille de route européenne sur le sans-abrisme

Eddie Jacquemart, président de la Confédération National du Logement, redoute que la concrétisation de cette résolution ne figure pas parmi les priorités de la Présidence française de l’Union européenne pour le logement. « Nous avons été invités à une consultation par le cabinet de la ministre en charge du Logement [Emmanuelle Wargon] pour savoir ce qui était inscrit à l’ordre du jour de ces deux rencontres. À notre grand désespoir, elles ne partiront pas de la résolution du Parlement européen mais d’un tour de table des situations de chaque pays en matière de logement », regrette-t-il. S’il n’attend « pas grand-chose » de ces entrevues ministérielles, le président de la CNL appelle, au niveau européen, à « la mobilisation pour éviter les expulsions et exiger une réglementation stricte sur le prix des loyers ».

La rencontre du 28 février, prévue à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, doit permettre de mettre sur les rails la plateforme européenne de lutte contre le sans-abrisme. Lancée en juin 2021 à Lisbonne (lire sur AEF info), elle était présentée comme la pièce maîtresse de la coopération européenne en la matière, au travers du partage de connaissances et de retours d’expériences entre États membres, afin de tenter d’éradiquer le sans-abrisme d’ici à 2030. Or « la Commission européenne hésite encore sur la manière de faire vivre cette plateforme et sur le niveau d’ambition qu’elle souhaite lui donner », indique Maria José Aldanas, responsable des politiques à la Feantsa, qui a contribué à son lancement. Selon elle, la réunion de la semaine prochaine doit aboutir à l’approbation d’une « feuille de route sur une année » pour la mise en œuvre d’une stratégie européenne de lutte contre le sans-abrisme.

« Il suffit d’avoir la Volonté politique »

En tant que partenaire de la plateforme au titre des ONG, la Feantsa « alimentera cette feuille de route dès lors qu’elle connaîtra son programme de travail ». Elle fera notamment en sorte d’intégrer « la lutte contre les expulsions dans cette feuille de route, car cela doit constituer l’un des mandats de cette plateforme si la Commission européenne veut éradiquer le sans-abrisme en 2030 ».

« Nous plaçons beaucoup d’espoirs dans cette rencontre mais nous restons prudents », nuance Maria José Aldanas. « Nous mettons la pression sur la Commission européenne pour que cette plateforme devienne une réalité », assure-t-elle, inquiète, toutefois, de « l’implication de chaque État membre » pour faire aboutir cette plateforme. D’autant que des outils financiers existent pour tenter d’éradiquer le sans-abrisme d’ici à 2030, à l’instar du FSE, des Feder ou encore des offres de prêts et de garanties de la Banque européenne d’investissement via « Invest EU ». « Ils ont les politiques publiques et les fonds pour le faire, il suffit d’avoir la volonté politique », plaide Maria José Aldanas.

Plans de relance

À défaut de pouvoir influer réellement sur le contenu des rencontres ministérielles, les associations de locataires estiment qu’elles peuvent avoir voix au chapitre dans les plans de relance des différents États membres, qui ont mobilisé en partie les financements en prêts et subventions du plan de relance européen. Ces politiques de relance « prévoient, pour de nombreux pays, des financements pour la construction neutre en carbone et l’efficacité énergétique des bâtiments », rappelle Heidrun Maier-de-Kruijff, secrétaire générale de l’Association autrichienne des services publics. Elle considère que « les associations de locataires peuvent encore faire pression pour s’assurer, dans leurs pays respectifs, que ces financements vont bien dans la bonne direction, à savoir des projets permettant d’avoir des logements accessibles et abordables ».

Olga Nassis, coordinatrice de l’AIH en Grèce, a souligné que, sur la base de l’étude technique réalisée par Takis Korkolis, ancien secrétaire général pour les fonds structurels européens au ministère du développement du gouvernement Tsipras, il est possible de demander à l’UE de renégocier les plans de relance afin d’y inclure un financement important pour le logement public. Mais il est urgent de le faire très vite car les fonds doivent être investis d’ici 2026.

Du reste, « le logement digne ne doit pas se résumer à un slogan, il faut mener des actions politiques au niveau national et international », martèle Cesare Ottolini. Qui compte notamment sur la mobilisation des 26 et 27 mars prochains, dans le cadre des Journées Logement lancées par la Coalition européenne d’action pour le droit au logement. L’Alliance Internationale des Habitants envisage, en outre, la rédaction d’une déclaration commune en amont du Mipim, qui doit se tenir à Cannes du 15 au 18 mars, pour alerter contre « la financiarisation du logement ».

👉 Voire la video https://fb.watch/br50N8dc1C/

(FR) Assemblée Européenne des Habitant-e-s. Défendre le droit au logement (aussi) en Europe – 21/02/2022 https://www.facebook.com/habitants.org/posts/473330871127860

(EN) European Inhabitants Assembly. Let’s defend the right to housing (also) in Europe – 21/02/2022 https://www.facebook.com/habitants.org/posts/473313834462897

(ES) Asamblea Europea de Habitantes. Defender el derecho a la vivienda (también) en Europa https://www.facebook.com/habitants.org/posts/473326214461659

(IT) Assemblea Europea degli Abitanti. Difendiamo il diritto alla casa (anche) in Europa – 21/02/2022 https://www.facebook.com/habitants.org/posts/473335164460764

APPEL : ENSEMBLE POUR DÉFENDRE LE DROIT AU LOGEMENT AUSSI EN EUROPE!

L’ Assemblée Européenne des Habitants du 21/02/2022, organisée par l’Alliance Internationale des Habitants avec la participation d’organisations sociales et d’experts de toute l’UE, dénonce les violations croissantes du droit au logement et appelle à la coordination des mobilisations à travers le continent dans le cadre de l’Agenda Solidaire des Habitant-e-s

Première étape : la réunion des ministres européens du logement les 7-8/03/2022 à Nice.

Tels sont les chiffres de la grave crise du logement révélée par la pandémie qui frappe de plus en plus durement les classes populaires et les classes moyennes appauvries, une grande partie des 450 millions d’habitants de l’UE (6è Regard sur le mal-logement en Europe de la Fondation Abbé Pierre) :

  • 8 539 191 familles en situation de sans-abrisme grave
  • 22 672 349 ménages consacrant plus de 40 % de leurs revenus pour se loger 
  • 37 487 943 familles dans des logements surpeuplés
  • 700.000 sans-abri (estimation par défaut) : auxquels il faut ajouter plusieurs centaines de milliers de familles de locataires expulsées et de propriétaires endettés et saisis pour lesquels il n’existe aucune statistique.

La guerre en Ukraine aggrave la crise : en raison de l’afflux de réfugiés, de l’augmentation insoutenable du coût de l’énergie, des fonds que les États membres et l’UE elle-même détournent dans cette direction. Raisons de plus de militer pour la paix tout de suite !

C’est l’échec des politiques néolibérales de l’UE (libéralisation du marché du logement, privatisation et financiarisation du secteur du logement), souligné par le déficit d’investissement dans le logement abordable, 57 milliards d’euros par an, qui ne peut et ne doit pas être remplacé par des fonds d’investissement du soi-disant « logement social » dont l’objectif est d’engranger des dividendes et non pas de garantir  le droit au logement.

Comment se fait-il que, malgré ces données, seuls 5,51 milliards d’euros des 1 824,3 milliards d’euros du Plan de relance de l’UE sont actuellement alloués au logement social public ? 

Nous lançons un appel fort à la convergence des luttes, des mobilisations et des engagements. 

pour dire aux gouvernements et à l’UE qu’il y en a assez du bla-bla, qu’il est temps d’agir !

Nous proclamons fermement notre solidarité et notre soutien aux organisations et réseaux d’habitants, aux syndicats de travailleurs tels que l’Internationale des Services Publics, aux acteurs sociaux et institutionnels, qui militent et agissent pour mettre en œuvre le droit au logement inscrit dans le Pilier Européen des Droits Sociaux et dans les traités internationaux ratifiés, à travers les politiques indiquées dans la Résolution du Parlement Européen sur l’accès à un logement décent et abordable pour tous

  • le Plan en 10 points de Housing Europe, Eurocities, l’Union Internationale des Locataires, la FEANTSA, Confrontations Europe et le Conseil des communes et régions d’Europe.
  • la plate-forme des Housing Action Day des 26-27/03/2022 lancés par la Coalition européenne pour le droit au logement et à la ville.

Objectifs

  • Sécurité du logement : zéro expulsion, c’est-à-dire des moratoires et le relogement systématique  garantis aux locataires et aux emprunteurs saisis
  • Lutte contre la pauvreté énergétique : remunicipalisation des services et développement des énergies renouvelables
  • Lutte contre la pauvreté en matière de logement : réguler et calmer le marché locatif, en commençant par les locations à court terme
  • Contrecarrer la financiarisation du secteur du logement : socialiser les propriétés immobilières
  • Programmes de développement structurel du service public du logement social et abordable par une véritable transition écologique des bâtiments, en réutilisant les immeubles vacant
  • Augmenter le financement du secteur en le sortant du Pacte de stabilité, en utilisant les Fonds structurels européens, et en renégociant immédiatement les Plans nationaux de Relance et de Résilience

C’est possible !

ALLIANCE INTERNATIONALE DES HABITANTS

Documentation du projet Echo

Face au sentiment d’injustice et aux multiples indignations citoyennes, afin de dépasser le sentiment d’impuissance et de donner des alternatives aux coups de colère isolés, l’association Echo tente de faire naître une Alliance Citoyenne capable de mener campagnes et actions pour l’intérêt collectif et ainsi de développer une confiance à agir ensemble.

Fondée en Septembre 2010, l’association se donne pour objectif de construire avec les habitants de l’agglomération de Grenoble une alliance large rassemblant les différentes formes de collectifs dans les quartiers (associations sportives, collectifs de parents d’élèves, amicales de locataires, associations d’étudiants, associations culturelles, associations religieuses, etc.). Echo s’inspire des expériences américaines et londoniennes (London Citizens ) de « community organizing » héritées du sociologue américain Saul Alinsky. L’un des défis de Echo est donc d’adapter ces méthodes d’organisation citoyenne au contexte français.

Le projet de l’équipe d’Echo commence à se concrétiser après plusieurs mois. Depuis le printemps 2011, certains se sont retrouvés pour lutter contre l’augmentation des charges à la Villeneuve. D’autres ont travaillé pour demander un véritable service d’accueil pour les étudiants étrangers. Une campagne rassemblant jeunes et artistes est mise en place pour se réapproprier les équipements et les espaces publics. Un autre groupe s’est réuni à deux reprises pour agir et améliorer la situation des écoles. D’autres enfin ont réfléchi aux manières de mieux défendre les femmes de ménage accablées par des cadences éprouvantes.

L’expérimentation des méthodes du community organizing a aboutit à la création de l’Alliance Citoyenne le 4 décembre 2012. La force de mobilisation d’une telle alliance citoyenne a pour objectif l’expression et la défense des intérêts du plus grand nombre. La mise en place de campagnes et d’actions collectives non violentes doivent permettre aux citoyens organisés de devenir une force de propositions et de négociation incontournable face aux pouvoirs institutionnels et économiques de ce territoire.

Fondation et histoire - Alliance Citoyenne

Ressources :

4 décembre 2012: L’assemblée fondatrice de l’Alliance Citoyenne

Documentation

Alliance Citoyenne sur Wikipedié, https://fr.wikipedia.org/wiki/Alliance_citoyenne

David Gabriel, Compingt S., Roux A., 2012, Espace des Communautés et des Habitants Organisés. Expérimentation des méthodes du community organizing, Association ECHO. Livret qui retrace la genèse de l’Alliance Citoyenne de Grenoble

Cosmopolis : Focus Group sur les expériences de participation et d’émancipation

Les Focus Group prévus dans le projet Cosmopolis se sont déroulés à l’occasion d’une formation-action organisé à Grenoble le 5 et 6 novembre 2021 qui s’adressaient à toutes les personnes qui agissent ou souhaitent réfléchir sur les pratiques d’émancipation, la fabrique collective des lieux et des savoirs.

Vingt-cinq personnes étaient présentes de plusieurs villes, chacun-e arrivant avec son vécu, ses attentes et ses désirs. La rencontre s’est déroulée dans divers lieux : au café associatif le Barathym situé au Patio de la Villeneuve de Grenoble, sur la Place des Géants lors d’un atelier de rue de l’asso Madame Ruetabaga, à l’association Beyti dans le quartier St Bruno et dans la salle 150 de l’Arlequin.

Cette formation-action a été imaginée sous la forme de rencontres régionales sur la recherche-action. A Grenoble, le point de départ a été le lien entre les pratiques de pédagogie sociale et la coproduction des lieux et savoirs. C’était une étape pour discuter de plusieurs projets de recherche-action menés avec l’université populaire de la Villeneuve, l’Atelier Populaire d’Urbanisme, l’Alliance Citoyenne et le conseil citoyen Essarts Surieux et des chercheurs-euses.

En partant des actions menées depuis de nombreuses années à la Villeneuve de Grenoble et ailleurs, notre intention était d’inviter les participants à partager des méthodes, des pratiques, des ressentis, des stratégies qui participent à l’émancipation et la transformation sociale.

Nous avons proposé un tiers-espace pour favoriser les échanges et les alliances dans nos initiatives de recherche-action. Nous sommes partis de quelques problématiques initiales, comme le rôle de l’espace public dans la pédagogie sociale et le renforcement de la place des habitants dans les projets de rénovation urbaine pour élargir à des problématiques transversales, en faisant toujours le lien avec le quotidien.

Le vendredi après midi,nous avons créé 3 Focus-groupe pour partager nos expériences de participation et d’émancipation. Chaque groupe avait la possibilité de restituer ces expériences aux autres membres, mais nous n’avons pas eu le temps de le faire.

W. : ce qui se passe dans un quartier c’est un grand théâtre. Mon expérience de participation, c’est les 5 jours de formation sur les conseils citoyens. Je me suis rendu compte que le problème que j’ai dans mon quartier, c’est dans toute la France.

C. : je mène un projet d’accompagnement international de jeunes sur la transition des territoires. La participation se fait en utilisant une messagerie électronique. On réalise un diagnostic de territoire pour définir des thématiques comme le réchauffement climatique et la paix. On travaille sur des jeux de respiration pour gérer le stress.

L. : expérience de participation avec la plateforme contre les hypothèques (PAH) à Barcelone pour défendre le droit au logement suite à la crise économique de 2009. Tous les lundis, il y avait une réunion porte ouverte. On se mobilisation également contre les expulsions, on se donnant rendez vous le matin à 7 heures. Il y avait beaucoup de femmes qui habitait ensemble en squattant un immeuble.

Les deux jours se sont terminés par une action de collage. En s’inspirant des diggers,
nous souhaitons créer des espaces et des moments de contre-culture.

Le focus-groupe sur la participation s’est déroulé avec le soutien de

Echange international Team 4 Team

Depuis le printemps 2021, Next Planning participe au programme d’échange TEAM4TEAM géré par ALDA et MEDAR, et qui a pour objectif d’engager les participants dans un processus d’échange international. L’objectif est de favoriser l’interconnexion entre les organisations de la société civile turque, française et espagnole qui travaillent pour favoriser l’intégration citoyenne en utilisant plusieurs outils et méthodologies comme le numérique, l’entrepreneuriat social et des actions dans l’espace public.

Dans le cadre ce programme, nous avons imaginé le projet « Cosmopolis » avec l’organisation Syqmbioz Activite et Platoniq.

Nous avons décidé de travailler sur les questions d’inclusion, de participation et d’urbanisme dans l’objectif d’améliorer l’inclusion des personnes dans la société en utilisant divers outils de renforcement du pouvoir d’agir et des capacités pour favoriser la participation citoyenne. L’ensemble de ce travail aboutira à l’organisation d’une action créative dans l’espace public et l’écriture d’un rapport autour de trois axes : inclusion, participation et urbanisme.

Les objectifs sont :

-Améliorer l’inclusion des personnes dans la société et favoriser les échanges d’expériences dans différents contextes :
-Rendre durable les moyens de vie des personnes exclues, dont les personnes handicapées, à travers des projets inclusifs et culturels.
-Développer la participation des citoyens en utilisant des outils numériques

-Améliorer l’inclusion des personnes dans la société et favoriser les échanges d’expériences dans différents contextes :
-Rendre durable les moyens de vie des personnes exclues, dont les personnes handicapées, à travers des projets inclusifs et culturels.
-Développer la participation des citoyens en utilisant des outils numériques
-Organiser des actions dans l’espace public pour faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables

La participation de nos trois organisations au programme Team 4 Team est un engagement pour renforcer les échanges, les actions et la mobilité entre les sociétés civiles turques, espagnoles et françaises. Chacune de nos organisations possède des expériences reconnues dans son domaine de prédilection : Symbios Activites dans l’accompagnement des personnes handicapées, Platoniq dans la mise en place d’outils numériques favorisant la participation comme la plateforme Decidim et Next Planning dans le domaine de l’urbanisme participatif avec la création d’Atelier Populaire d’Urbanisme (APU).

Présentation des partenaires

Symbioz Aktivite est un centre d’activités créé dans le but de guider les entrepreneurs sociaux à chaque étape avec ses programmes de pré-programme et d’incubation, en présentant l’entrepreneuriat social aux personnes ayant un potentiel entrepreneurial, en offrant des opportunités de transformer leurs idées en affaires. Avec l’entrepreneuriat social, notre objectif est de permettre aux personnes ayant des besoins particuliers de participer à l’emploi, de socialiser avec des entrepreneurs sociaux et de devenir des citoyens actifs et de faire gagner aux individus avec des activités les compétences de vie indépendantes nécessaires pour continuer leur vie sans dépendance des autres dans la société.
Notre expérience est de faire gagner aux individus avec des activités les compétences de vie indépendantes nécessaires pour continuer leur vie sans dépendance des autres dans la société.

Platoniq est une équipe d’innovateurs sociaux et de développeurs de plateformes numériques basée en Espagne. Depuis 2005, l’équipe mène des activités et des projets axés sur le patrimoine culturel, la collaboration et le partage, où les usages sociaux des TIC et des réseaux sont appliqués pour renforcer la co-création, l’auto-formation, l’entrepreneuriat social et l’organisation des citoyens. Le travail de Platoniq génère des applications logicielles innovantes et des méthodes de formation approuvées par plusieurs institutions nationales et internationales. L’organisation conçoit des espaces physiques ouverts et inclusifs pour améliorer l’impact des initiatives civiques, en testant et en validant des moyens efficaces d’encourager l’engagement progressif et la participation à long terme à l’intelligence collective. Platoniq bénéficie d’une expérience largement reconnue dans le développement et l’amélioration de Decidim, une plateforme de participation citoyenne visant à améliorer la prise de décision démocratique des institutions ou des organisations privées. Platoniq a contribué à Decidim en créant des améliorations et nouvelles fonctionnalités. Certaines de ces fonctionnalités ont déjà été intégrées dans le code principal, d’autres sont fournies sous forme de modules indépendants, disponibles en option, et d’autres encore sont en cours de développement. La mairie de Barcelone est le créateur initial du projet et son principal soutien, mais l’association Decidim, dont fait partie Platoniq, est chargée de la gouvernance du projet.

L’association Next Planning a pour but l’expérimentation, la recherche, la capitalisation et diffusion de méthodes d’urbanisme participatif pour favoriser les communs, le droit à la ville et un nouveau municipalisme qui renforce la transition écologique des territoires. L’association contribue à l’émergence, l’animation et la structuration d’Atelier Populaire d’Urbanisme (APU) dans un esprit d’interpellation et de co-construction des politiques publiques. L’association Next Planning facilite la création et l’accompagnement d’Atelier Populaire d’Urbanisme (APU). Un Atelier Populaire d’Urbanisme est un espace d’organisation des habitants et leurs soutiens (comités d’habitants, associations, professionnels…) pour élaborer des projets d’urbanisme participatif qui défendent les intérêts des habitants des quartiers populaires. Ils sont souvent créés à la suite de plan d’urbanisme imposés par les pouvoirs publics ou privés qui sont contestés par des collectifs d’habitants. Un Atelier Populaire d’Urbanisme permet d’imaginer collectivement un contre-projet élaboré par les habitants avec le soutien de professionnels, experts, étudiants ou universitaires. Les APU visent à transformer les politiques urbaines et mettre en œuvre le Droit à la Ville.

Pierre Mahey (1955-2022), l’arpenteur de la démocratie urbaine

Crédit photo : CAUE de PARIS, Petites Leçons de Ville 2015

Pierre Mahey est décédé des suites d’une longue maladie. Pour tous ceux qui l’ont cotoyé, c’est la perte d’un ami et militant engagé depuis un demi-siècle pour la défense des droits humains et la démocratie. Né en 1955, Pierre Mahey était architecte DPLG, urbaniste et animateur d’expériences démocratiques. Formé à l’école d’architecture de Grenoble entre 1973 et 1979, Pierre s’est impliqué tout au long de sa vie aux cotés des habitants des villes, des quartiers et des rues. Son parcours est emblématique d’une façon alternative de concevoir les projets urbains avec les habitants en organisant des expérimentations et des recherche-action au long cours.

En 1981, Pierre Mahey fonde l’agence des Pressés de la cité avec ses compagnons d’école Jacques Blanc, Michel Ruchon et la sociologue Anne Cordier. L’une de ses premières expériences a été de participer à la maitrise d’oeuvre des espaces extérieurs de la Zac des Béalières à Meylan aux côtés de l’Atelier public d’urbanisme (APU), de l’architecte Charles Fourrey et des Groupes d’Initiative et d’Action Meylanaise (GIAM). Durant les années 80, Pierre Mahey a oeuvré dans plusieurs projets de la politique de la ville suivant une conception inspiré du rapport Dubedout « ensemble, refaire la ville » dans le prolongement des expériences de la Villeneuve de Grenoble.

En 1994, Pierre Mahey a créé le groupe Arpenteurs avec la sociologue Anne Cordier. Après un désaccord pour la conduite et l’animation de l’APU de la Grande Synthe, il devient l’animateur de l‘Atelier de Travail Urbain (ATU) à Dunkerque. Il défend une conception du projet urbain où le citoyen-habitant est un acteur-partenaire pour produire une culture partagée aux cotés des élus et techniciens municipaux pour faire évoluer les politiques urbaines.

A partir de 1998, il s’implique dans la vaste formation-action-recherche sur la cogestion et la coproduction des espaces publics avec le collectif Habitat et Développement. Il a activement contribué à la création du réseau Capacitation Citoyenne à la suite d’une étude-action pour la formation des habitants à la gestion urbaine et sociale de la ville. Ce réseau a rassemblé des collectifs d’habitants de Dunkerque, Bruxelles et du Sénégal avant de s’élargir à de nouvelles villes lors des caravanes pour essaimer les expériences. Avec le développement du web, Pierre Mahey a expérimenté des dispositifs d’enregistrement audio et vidéo de la paroles des participant.es diffusés sur internet. Il a ainsi favorisé la circulation des expériences démocratiques pour le droit à la ville dans la sphère francophone.

A Grenoble, Pierre Mahey était une figure des mouvements pour le droit au logement et le droit à la ville qui a inspiré plusieurs générations de militants, de techniciens et d’élus. Il a participé à plusieurs projets urbains dans les périphéries de la métropole de Grenoble, dans le quartier de la Bastille à Fontaine et à Echirolles Ouest.

En 2008, Pierre Mahey a contribué à la création du « Parlons-en », un espace de débat et de projets par les habitant.e.s de la rue et de la ville qui a été à l’origine de nombreux projets à Grenoble pour changer le quotidien ou les représentations des habitants de la rue. Après la création de la Piscine – Fabrique de Solutions pour l’Habitat, qui visait à réfléchir et expérimenter des solutions concrètes pour faire face aux problèmes d’habitat, un local “Le Lieu” a été ouvert dans le quartier St Bruno cogéré par les habitants de la ville et de la rue.

Tout au long de sa vie, Pierre Mahey a beaucoup œuvré pour renforcer le courant participatif et délibératif de la production urbaine. Dans chaque contexte, il cherchait à créer les conditions pour favoriser l’expression et le pouvoir d’agir des habitants.es afin de transformer les politiques urbaines et favoriser l’appropriation collective de la ville. Il concevait la participation comme un processus continu qui peut prendre de nombreuses formes pour favoriser l’expression : prise de parole dans l’espace public, mobilisations, formations-action, débats, balades urbaines, cartographies participatives… Il a fortement contribué aux débats sur la professionnalisation des animateurs-trices des démarches participatives et plus largement à renforcer le courant francophone en faveur du pouvoir d’agir.

Pierre Mahey était impliqué dans de nombreux groupes de réflexion et d’actions en faveur de la démocratie locale comme l’ADELS. Pierre aimait transmettre ses expériences lors de formations-action et des interventions dans les masters universitaires par exemple à l’université Paris Sorbonne. Ses réflexions étaient ancrées dans une pratique qui participait à la coproduction des savoirs.

Pierre Mahey a tracé une voie pour la démocratie urbaine. Il aimait explorer la lisière cet espace qui n’est ni la forêt, ni la plaine, encore à l’ombre des arbres mais déjà prairie. Ce lieu (…) qui n’est jamais un refuge mais toujours un point de départ ou de passage. Les règles du jeu changent et s’y confrontent (…) la lisière ne serait-elle pas le lieu d’accueil et de développement de la nouvelle démocratie urbaine ?“.

Nous souhaitons toutes nos condoléances à sa famille, ses ami.es et camarades.

Au revoir Pierre.

L’Atelier Populaire d’Urbanisme (APU) de la Villeneuve de Grenoble

Contact : planning(a)zaclys.net, 97 Galerie de l’Arlequin 38100 Grenoble

Bibliographie (à compléter)

Pour faire société, on est capables de tout. Capacitation citoyenne. éd. Couleur livres, 2013

Arpenteurs, « Pour une culture de la participation », ADELS, Paris, octobre 2005

ATU de Grande-Synthe (Atelier de travail urbain), 1994-1995, Travail urbain, espace public et démocratie locale, Cahier n° 1.

Cordier (A.), Mahey (P.), 2000, « L’Atelier de travail urbain de Grande Synthe », in Söderström (O.), Cogato Lanza (E.), Roderick (J. -L.), Lawrence (R.), Barbey (G.), L’usage du projet, Lausanne, Payot.

Cordier A; Pierre Mahey, Correspondances et jeux de sociétés : la FAEPU, Formation à l’animation d’espaces publics urbains, capitalisation d’une expérience collective singulière

Declève B., Forray R., Michialino P., Coproduire nos espaces publics, Formation-action-recherche, 2002, Presses Universitaires de Louvain, Première édition

Leonet, J, Les concepteurs face à l’impératif participatif dans les projets urbains durables : le cas des écoquartiers en France. Architecture, aménagement de l’espace. Conservatoire national des arts et metiers – CNAM, 2018.

Mahey P. 1995. Habitat II, actes du colloque à Lyon, le 4-6 décembre 1995, FNAU

Mahey Pierre. Le potentiel d’accueil de la lisière. In: Les Annales de la recherche urbaine, N°82, 1999. Les échelles de la ville. pp. 140-141.

Mahey P. 1995. L’adaptation des services municipaux de Grande-Synthe au fonctionnement de l’Atelier de Travail Urbain DPH

YSEBAERT, Jean 1995, L’Atelier de travail urbain : vers une conception partagée de la ville, https://base.d-p-h.info/fr/fiches/premierdph/fiche-premierdph-3245.html

Picheral (J.-B.), Hagege (X.), Toulotte (M.), Mahey (P.) 1996, Place des habitants et leur participation aux processus d’élaboration des projets urbains, Rapport pour la Délégation interministérielle à la Ville, 51.


Vidéos (à compléter)

Pierre Mahey, Petites Leçons de Ville 2015 – Se mobiliser – https://www.youtube.com/watch?v=JhI6VefKYpY

Pierre Mahey, arpenteur, https://www.youtube.com/watch?v=vno73rgnOnw

Recherche, Habitant.e.s & Participation

Lancement de l’expérimentation pour renforcer les liens entre des associations favorisant la participation citoyenne et l’écosystème de la recherche publique.

Introduction

Depuis sa création en 2012, l’association Next Planning réalise des projets avec des citoyen.nes et des chercheurs-euses travaillant dans le champ des sciences sociales et de la ville. Notre agenda de recherche s’inscrit dans les théories du planning (planning theory) pour améliorer nos actions visant à bâtir une ville juste, durable et démocratique.

Avec la création de l’Atelier Populaire d’Urbanisme (APU) de la Villeneuve, plusieurs initiatives ont émergé pour renforcer le lien entre des universités de l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine (IUGA), les habitant.es et les associations des quartiers poplaires de Grenoble (colloques, recherche-action, formation, université populaire…).

L’année 2020 a constitué un tournant pour notre association Next Planning avec un renouvellement des instances de gouvernance et de nouvelles orientations visant à renforcer le lien avec l’écosystème de la recherche publique.

Pour la période 2022-2024, notre association est lauréat de l’appel à projet Fonjep Recherche et développement visant à renforcer à titre expérimental les capacités d’action des associations dans la recherche notamment à travers des partenariats avec les organisations d’enseignement supérieur et de recherche.

Mise en œuvre de l’expérimentation Fonjep Recherche

Dès Janvier 2022, notre association va mettre en œuvre une expérimentation pour renforcer les liens entre des associations favorisant la participation citoyenne et l’écosystème de la recherche publique.

Notre association s’est fixée plusieurs orientations stratégiques :

  • Renforcer les capacités de l’association pour favoriser la participation citoyenne et l’écosystème de la recherche
  • Opérer un changement d’échelle dans la construction de partenariats recherche association citoyenne au niveau local, régionale et national
  • Coproduire des connaissances association les habitants, des associations et des chercheurs
  • Documenter et capitaliser la production de connaissance partagée visant la mise en oeuvre de l’ODD11.

Pour réaliser ce programme, nous avons défini plusieurs actions à mettre en œuvre :

  • Animation du renforcement des capacités de l’association à travers l’accompagnement des partenariats, production de supports, réponses aux demandes, intervention
  • Elaboration des outils de suivi, productions de contenus, diffusion de l’information
  • Formation des membres de l’association et élargissement des publics cibles.
  • Développement d’alliance et partenariat avec l’écosystème de la recherche :
  • Identification d’acteurs, développement des collaborations externes
  • Développement et mise en oeuvre d’une stratégie commune associant habitants et chercheurs
  • Animation des alliances à travers l’organisation de réunion, séminaires et évènement associant des chercheurs et habitants
  • Développement d’outils collaboratifs pour faciliter la production de connaissance commune
  • Elaboration d’une stratégie de diffusion des connaissances et des contenus à travers divers formations.
  • Appui à la coordination et déplacement ponctuels à l’échelle régionale et nationale.

Recherche de partenariats

Nous sommes à la recherche de partenariats avec des associations, chercheurs-euses, laboratoires de recherches et universités pour mettre en œuvre les nouvelles orientations de l’association Next Planning.

Si vous êtes intéressés, vous pouvez remplir le formulaire « Recherche, habitant.es et Participation  et nous écrire à planning@zaclys.net afin d’envisager ensemble quelles sont les actions que nous pouvons mener ensemble (recherche-action, organisation d’un colloque, d’une formation, créations d’outils, diffusion…).

Ressources

Structurer les recherches participatives éléments de diagnostic

https://www.fonjep.org/sites/default/files/public/fonjep_ckeditor/structurer%20les%20recherches%20participatives.pdf