LA Réhabilitation de la Galerie au 10/20 Arlequin EST POSSIBLE

CONSTRUIRE ENSEMBLE

Résultat de l’Atelier n°2 / Octobre- Novembre 2017

A. Rapide historique

Le 10/20 Galerie de l’Arlequin est un ensemble de 191 logements sociaux construit en 1972 sous l’impulsion novatrice du maire Henri Dubedout qui fait naître alors un quartier, La Villeneuve, avec le souci, entre autre, de transformer les rapports sociaux et d’accompagner la construction des nouveaux logements d’équipements sociaux culturels .

L’architecture d’ensemble est très innovante construite autour d’une galerie piétonne qui a fait la renommée de la Villeneuve :  édifiée jusqu’à 5 mètres au dessus du sol, cette rue permet un cheminement piéton quasi ininterrompu sur 1 300 mètres. Il s’agit d’un organe structurant dont les ramifications constituent l’ossature spatiale de l’Arlequin. La galerie a été conçue pour être modulable, c’est à dire qu’il est possible d’ajouter des éléments qui viennent se « clipser » à l’existant. Elle a également vocation a être valorisée par une scénographie urbaine réalisée par Henri Ciriani, Michel Corajoud et Borja Huidobro utilisant la polychromie et la signalétique (les planches sont aujourd’hui exposés au prestigieux Centre national d’art et de culture à Paris.

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Le foncier de la galerie de l’Arlequin appartient à la ville de Grenoble. La galerie permet de nombreux cheminements pour accéder aux logements et aux équipements de proximité. Les déambulations des habitants y sont protégées de la circulation automobile, les enfants en sont les premiers bénéficiaires. La Galerie de l’Arlequin consacre le retour de la rue dans l’architecture moderne.

B. Usages

Au fil des années, la galerie de l’Arlequin s’est transformée par des usages et multiples interventions.

Les premiers habitants avaient obtenu la pose de plaques métalliques colorées ajourées afin de contrer les effets des violentes rafales de vents. Dans la galerie, les rigueurs climatiques, pluie, vent, neige, y sont atténuées.

Peu à peu, la polychromie et la signalétique urbaine d’origine ont été remplacée par des coups de peinture sans qualité. Concernant l’adressage et le repérage, l’avis des visiteurs est sévère notamment depuis la disparition des informations géantes et élégantes qui ornaient les murs de la galerie. Au moins deux grandes interventions d’ampleur ont eu lieu sur la question de l’adressage sans réussir à régler le problème. Des modifications partielles d’adressage pour le courrier distribué en coursive (au 20 par exemple se trouve, en étage, le 21, 22, 23 et 24) ont encore compliqué ce repérage. Par ailleurs, la triste réputation du quartier enclenche un rejet extérieur (CV, livraisons, etc..) aboutissant au sentiment d’assignation à résidence.

A la demande des militants actifs du quartier, des halls ouverts ont été construits pour protéger les sorties d’ascenseurs. Il y a également des mezzanines qui surplombent la galerie de l’Arlequin par endroit. Elles avaient comme fonction de joindre les passerelles enjambant les rues ou de permettre l’installation de lieu d’activités. Elles accueillent parfois les boites aux lettres.. Au 10/20 l’entretien de certaines parties de la galerie a été abandonné du fait, entre autres, de leur difficile accès par des machines.

La gestion de la galerie est devenu un sujet de controverses entre les différents services et les bailleurs. Les habitants ont toujours eu des difficultés d’obtenir les reprises de son aspect vieillissant (peinture des piliers, carrelages, etc..). Certaines interventions ont créés de nouveaux problèmes. Par exemple, les habitants du 1er étage ont obtenu une isolation du plafond de la galerie pour leur logement soumis au refroidissement par le sol. Mais cette opération de « flocage » laisse à désirer : les pigeons, entre autres, ont réussi facilement à y pénétrer. L’éclairage douteux, souvent en panne, contribue à la dévalorisation de la galerie. Des dépôts sauvages d’encombrant ont altéré la qualité des espaces. La mobilisation des habitants actifs et des professionnels concernés a permis de mener de nombreuses campagnes d’actions positives (le dernier ‘passeport citoyen’ pour la collecte des encombrants a laissé un bon souvenir). Mais ce problème, partout d’actualité, continue d’affecter l’image du quartier et la qualité de l’habitat.

Mais qui dit Galerie doit aussi considérer la galerie souterraine et l’accès réservé à une myriade de conduites et de sous stations rationnelles pour la desserte collective de l’eau froide et chaude, pour le chauffage urbain, l’électricité, le retour des eaux usées, les départs des adductions d’eaux pour les pompiers, etc… Cette galerie technique a été peu entretenue alors qu’il aurait été nécessaire d’obtenir des investissements réguliers pour éviter une dégradation des réseaux urbains.

C. Scénarios de réhabilitation

Les principes actuels de réhabilitation de la Galerie semblent avoir été définis par les « Etudes Lion ». L’un des objectifs principaux est d’améliorer l’adressage en créant des halls fermés par des digicodes pour contribuer à la « résidentialisation verticale » de l’Arlequin. Certains décideurs ont également la volonté de modifier le statut foncier de la galerie. Mais aucune vision globale ne semble se dégager :on peut se demander si l’objectif n’est pas une disparition silencieuse de la galerie de l’Arlequin au fil des interventions.

Si nous n’avons pas beaucoup d’élément sur les intentions de la maîtrise d’ouvrage, nous pouvons observer les résultats de la première opération de rénovation urbaine. Force est de constater que la démolition du 50 galerie de l’Arlequin a aboutit à une coupure de la galerie entre le 40 et le 50. Si l’amélioration de la qualité des halls est globalement apprécié, les habitants consultés sur ce sujet déplorent les entraves à la circulation que constituent ces nouveaux halls expansifs du 40, 42, 50 et 52, ni la rupture de la galerie entre le 42 et le 50 imposée par le projet de rénovation urbaine. Les participants aux ateliers demandent une nouvelle évaluation participative des travaux réalisés et la communication des bilans déjà réalisés.

Quel est l’avenir de la galerie du 10/20 dans l’ANRU2 ? Difficile de le dire sans connaissance de document précis. Nous pouvons néanmoins mesurer les impacts des hypothèses de démolition du 20 Galerie de l’Arlequin et des bâtiments du CCAS et de la réhabilitation « lourde » de 10.

D’une part, en cas de démolition, on peut supposer une coupure de plusieurs dizaines de mètres de la galerie entre le Nord du 30 et l’ouest du bâtiment du 10 Galerie de l’Arlequin. La situation est encore plus problématique au 160 galerie de l’Arlequin puisqu’une disparition de la galerie entraverait les cheminements piétons en direction de Grand Place.

D’autre part, il est probable que la réhabilitation « lourde » du 10 Galerie de l’Arlequin aboutisse à la création de x halls fermés. Les interventions devront être attentives à ne pas entraver les cheminements piétons en recréant des cul de sacs comme cela a été réalisé au 40.

On peut également s’interroger sur les futures liaisons avec l’ex-école des Charmes et l’avenir des liens la passerelle de l’avenue La Bruyère. Alors que le crédo du projet officiel est « d’ouvrir l’Arlequin sur le reste de la ville », on pourrait aboutir à la situation contraire..

Enfin, il reste à déterminer quels seront les impacts des hypothèses officiels sur la galerie technique Quel avenir pour la sous-station au 20 Galerie de l’Arlequin ? Il existe également beaucoup d’incertitude sur la différence de niveau du sol entre l’avenue la Bruyère et la Crique Nord.

Les participants aux séances « Construire Ensemble » ont constaté l’absence de document sérieux concernant l’avenir de la Galerie de l’Arlequin. Du fait du rôle central de la Galerie véritable « ossature spatiale » de l’Arlequin, nous demandons à l’équipe pluridisciplinaire d’élaborer avec les habitants un plan guide de réhabilitation de la Galerie.

D. Expertise « Construire Ensemble »

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Le scénario envisagé par les habitants part du principe de la réhabilitation de la galerie, sans démolition du 20 galerie. L’intervention que nous proposons repose sur 6 principes :

1- Une réhabilitation audacieuse qui respecte l’esprit de l’Arlequin

Comme le dit Edgar Morin, «chacun vit pour garder le passé en vie, vivre le présent et donner vie au futur ». Il s’agit donc d’engager une réhabilitation qui respecte le passé en proposant un avenir audacieux à la galerie.

Premièrement, nous proposons une réhabilitation complète de la galerie pour améliorer la texture des sols, les murs et les plafonds. Une attention particulière doit être réalisée pour éviter les recoins et supprimer les conduits de l’ancienne collecte éolienne des ordures ménagères.. Des solutions devront être trouvés pour éviter les désagrément causés par le vent du Nord Ouest qui prend de la vitesse dans la galerie.

Deuxièmement, nous proposons que la galerie retrouve des couleurs à travers une nouvelle polychromie et une nouvelle signalétique urbaine. Il s’agit de rendre hommage aux paysagistes urbains de l’AUA et d’en faire un véritable atout pour améliorer l’image du quartier en s’appuyant sur l’histoire d’une rue-galerie qui a fait la renommée de la Villeneuve .

Troisièmement, nous proposons de tirer profit du caractère modulable de la galerie pour soutenir les pôles de vie.

2- Créer des halls de qualité pour faire baisser les charges

Nous proposons de créer de halls de qualité pour que les habitants accèdent à leurs logements. (il faut trancher ici sur la création ou non de halls fermés par des digicodes). Ces halls seront facilement identifiable pour améliorer le repérage des visiteurs. L’objectif est d’améliorer la qualité d’usage des halls pour éviter au maximum les dégradations, dépôts encombrants et aboutir à une baisse des charge locative. Quelques soit l’option choisie, une attention particulière sera portée aux cheminements piétons.

Nous devons préciser notre proposition entre deux possibilités (au moins):

A. Création de 4 mini-halls autour des ascenseurs existants. Cette solution permet de maintenir des cheminements piétons et vélos au sein de la galerie.

B. Création de 2 grands halls autour des ascenseurs existants. Cette solution obligera les passants à contourner les halls pour continuer à circuler dans la galerie.

Il est également nécessaire de préciser notre position sur

-opportunité d’avoir des locaux à vélos et poussettes à côté des halls,

-Suppression, maintien, ou transformation du niveau mezzanine

-intégration des escaliers de secours proposé par l’atelier « Construire Ensemble » de septembre.

3-La galerie est un espace public et un « commun urbain »

L’amélioration de la galerie de l’Arlequin doit être accompagnée d’une nouvelle gestion urbaine ui doit s’inscrire dans la durée pour pérenniser les investissements publics.

La galerie est avant tout un espace public. La gestion de ce domaine public devrait être de la responsabilité des services de la Métropole afin de rentrer en cohérence avec les cinq principes du plan guide des espaces publics métropolitains. Pour éviter de créer une situation exceptionnelle, la ville de Grenoble doit rétrocéder à la métropole ce domaine public.

La Galerie est également un « commun urbain » inaliénable qui garantit le droit aux habitants d’utiliser cet espace et de décider de son avenir. La reconnaissance de ce commun urbain permet d’innover et favoriser les solutions locales. Ainsi pour renforcer la cohérence des interventions des divers acteurs (habitants, des professionnels, des techniciens, commerçants, entreprises, régie de quartier…), nous proposons d’élaborer une charte de la Galerie de l’Arlequin.

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4- Améliorer les accès aux équipements de proximité

Au niveau du 10/20, la galerie permet d’accéder aux locaux du CCAS et de l’ancienne école des Charmes où se trouvent la régie de quartier, la compagnie des petits poix, le centre de formation Greta et le pôle mobilité.

Ces locaux permettent une vie sociale et économique indéniable. Pourtant la démolition pure et simple des locaux du CCAS est prévue sans relais. Comme ils en ont déjà l’expérience avec la piscine, les habitants craignent l’effet ‘friche urbaine’ après l’abandon de ces lieux vastes et pour lesquels des frais d’entretien viennent pourtant d’être engagés (reprise du toit du CCAS, réaménagement des locaux de l’ancienne école des Charmes, etc).

Nous devons déterminer quel est notre position vis à vis de ces bâtiments :

a. maintien, démolition partielle ou totale du bâtiment du CCAS

b. avenir de l’ex école des Charmes (proposition par exemple d’un centre des savoirs axés sur la formation)

c. concertation avec les acteurs concernés

Des propositions pour des usages de bureaux, de lieux de coworking, ou.. éviteraient une fâcheuse déperdition d’emplois.

En fonction de la position, nous pourrons déterminer les modalités concrètes pour améliorer les accès à ces équipements de proximité. Une attention particulière doit être donnée pour faciliter l’accès aux enfants, aux personnes à mobilité réduite et aux personnes âgées.

5- Garantir l’unité de la Galerie

La galerie représente l’ossature spatiale de l’Arlequin, c’est à dire le lien physique et symbolique entre tous les immeubles du quartier. C’est pourquoi toute intervention au 10/20 Galerie de l’Arlequin doit être cohérent avec le reste pour garantir son unité.

Nous réaffirmons une nouvelle fois la nécessité d’élaborer un plan guide de la Galerie de l’Arlequin.

6- Développer les articulation à l’échelle urbaine

La réhabilitation du 10/20 Galerie Arlequin permet de poser la question de l’échelle urbaine, comme cela a été rappelé par le chef de projet Eric Ruiz dans sa réponse au premier document réalisé par l’expertise Construire Ensemble.

En effet, la proximité de l’arrêt de Tram La Bruyère situé à quelques dizaines de mètre de la galerie est un formidable atout pour conforter les pôles de vie et augmenter les usages conformément au guide métropolitain des espaces publics. Ce cheminement doit être extrêmement lisible.

Nous proposons également une trame verte entre l’Arlequin et la Maison de la Culture. Il s’agit d’abord de repenser l’articulation entre l’Arlequin et la Bruyère puis de réinventer un cheminement apaisé jusqu’à la maison de la culture et le nouveau quartier Flaubert. Cette trame verte doit permettre un réaménagement entre le parc La Bruyère et le parc Jean Verlhac au pied du 10 de la galerie et du 40 de l’avenue.

Ces interventions montrent que d’autres options sont possibles pour «ouvrir le parc » sans démolir des logements sociaux de bonne qualité.

7- Rénover la galerie technique pour réaliser des économies

Il est possible de réinventer l’utilisation des sous-sols de l’Arlequin. Nous proposons de réfléchir au potentiel de ces espaces situé au cœur de la métropole pour les énergies renouvelables, la géothermie, l »utilisation de ces espaces pour stocker des serveurs informatiques afin de réutiliser la chaleur émise, des solutions innovantes pour stocker de l’énergie… Evidemment, les propositions devront répondre à des règles très strictes en terme de sécurité et acceptabilité.

Pour avancer sur ce point, nous proposons de lancer un appel à projet.

Conclusion

Il est proposé aux partenaires du projet de discuter l’hypothèse « Construire Ensemble » :

Réaliser ensemble un plan guide de réhabilitation de la Galerie de l’Arlequin

-Evaluer le coût d’une réhabilitation ambitieuse de la Galerie au 10/20 Galerie de l’Arlequin

-Evaluer le coût de création de 2/4 halls

-Evaluer le coût d’une nouvelle signalétique et polychromie

-Envisager ensemble l’avenir des équipements autour du 10/20 pour conforter ce pôle de vie

-Evaluer l’hypothèse de création d’une trame Verte pour l’articulation à l’échelle urbaine

-Gestion du dossier de transmission de la galerie au services espaces publics de la Métropole

-Elaborer ensemble une charte de la Galerie de l’Arlequin pour réfléchir à la gouvernance partagée

-Lancer un appel à projet pour la réutilisation des sous sols de l’Arlequin

Il s’agit de premières pistes à approfondir lors des prochaines séances Toutes personnes qui le souhaitent peuvent proposer des améliorations à cette première proposition. Des transformations plus ambitieuses du point de vue architectural et urbain peuvent être étudiées dans le respect des habitants et du patrimoine et en fonction des moyens disponibles.

Nous demandons aux partenaires du projet de nous transmettre les différents documents en leur possession (en particulier s’il existe une étude du coût et de l »impact de la démolition).

Nous invitons les partenaires à participer façon plus régulière à nos travaux et à revenir «  autour de la table » pour discuter des différents scénarios.

Document réalisé avec le soutien des habitants, de l’association des résidents du 10/20 Galerie de l’Arlequin, du collectif contre les démolitions imposées, de l’Atelier Populaire d’Urbanisme, de Villeneuve Debout, de l’association Planning, de professionnels et d’universitaires.

Construire ensemble avec Jonathan Durand Folco

En 2017, l’Atelier Populaire d’Urbanisme (APU) avait invité Jonathan Durand Folco à un atelier « Construire Ensemble » à la maison des habitants des Baladins (MDH) situé sur la Place des Géants à la Villeneuve. Il s’agissait d’une séance exceptionnelle d’un cycle hebdomadaire mis en place pour élaborer une alternative au projet de démolition du 20 galerie de l’Arlequin.

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A la fin de cet atelier Jonathan Durand Folco a fait un retour de cet atelier. Voici la retranscription de son intervention  :

« la rénovation urbaine de la Villeneuve s’inscrit dans les même processus d’accumulation de la valeur par dépossession que ceux décrit par le géographie américain David Harvey. Il y a quelque chose à construire autour de la question « à qui appartient Villeneuve? » pour gagner les imaginaires. Il s’agit de voir Villeneuve comme un bien commun qui a été construit à travers l’histoire. Si on faisait une enquête sur les biens communs on se rendrait compte que c’est peut être le plus gros commun de toute la ville de Grenoble. Et ce que vous saviez qu’ici à Grenoble il y a un bien commun ? Si c’est le cas, il faut le protéger et le défendre, utiliser tous les outils possible pour montrer c’est quoi ce commun là, le faire reconnaître, avec des vidéos, différentes choses pour montrer ce qui se passe ici. Pour montrer qu’on pourrait non seulement protéger ce commun mais également définir le lieu et dire qu’on veut que e soit un bien commun. Ca ne doit pas appartenir à la ville, ca ne doit pas appartenir à l’ANRU, ca doit appartenir aux gens qui habitent ici.

Je veux vous raconter une histoire courte, il y a eu une lutte urbaine importante dans les années 70 à Montréal : la lutte de Milton Parc (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Milton_Parc). A l’origine il y avait un projet de démolition d’un quartier entier. Ils voulaient démolir tout le quartier, expulser les gens pour construire des grandes tours d’habitation. Mais les citoyens se sont mobilisés. Il y a eu beaucoup d’action de lobbying, de manifestation, de sensibilisation, de pétition. Ils ont été voir les différents niveaux de gouvernements en faisant des actions directes ou en allant voir les différents premier ministre pour les faire jouer les uns contre les autres. Ils avaient une stratégie de lobbyng, une stratégie d’action. Après 7 ans de lutte (ça été très très long), ils ont eu gain de cause. Ils ont été capable de protéger la communauté de Milton Parc et de fonder une fiducie foncière communautaire. Maintenant Milton parc n’appartient plus à la ville mais appartient à la communauté. Ils ont créé le plus gros « commun urbain » à Montréal, avec la plus forte concentration de logement coopératif, abordable sur toute l’île de Montréal. Ca été extrêmement long, extrêmement dur. Ils ont utilisé des outils juridiques, de sensibilisation, des ateliers, du porte à porte. Ils ont été capable d’aller au delà de la communauté de Milton Parc pour sensibiliser les autres habitants de Montréal.

Ici c’est la première lutte urbaine concrète que j’ai l’occasion de voir. A Montréal il y a des choses qui se passent. Mais ici ça à l’air d’être assez actif. Ce que je me dis c’est qu’il y a peut être le besoin d’aller chercher plus loin, d’autres habitants pour construire « Villeneuve en Commun ». Villeneuve à qui ca appartient ? On veut que ce soit défendu. Pour terminer, l’idée d’utiliser les armes juridiques est assez puissante car va attirer l’attention des médias sur l’image de la ville. Hier, j’ai rencontré des élus de Grenoble. C’est une ville assez propre, assez rayonnante, une ville en transition… La démolition est non seulement injuste mais également illégale. On doit leur dire : « Vous n’avez pas le droit de faire cela ». D’après la loi « vous n’allez pas le faire et on va se tenir debout ». La démolition est illégale et on veut instituer un bien commun pour le protéger à travers le temps. On veut le protéger pour qu’il ne soit pas à la merci d’une nouvelle administration, des compagnies qui vont vouloir développer Villeneuve. C’est à nous de décider ce qu’on veut faire de Villeneuve.

Ce sont des idées que je tire de mon livre, comment faire la transition vers une nouvelle forme de société ? C’est en construisant des communs et en les protégeant quand ils existent, pour les faire sortir de cette logique de croissance, d’accumulation, de dépossession, pour redonner des espaces aux gens qui habitent, qui vivent ici. Je crois que l’on pourrait faire reconnaître Villeneuve comme l’un des plus gros communs de toute la ville de Grenoble. C’est une hypothèse que je lance. Ça peut être un argument fort devant la mairie. »

Ressources

Jonathan Durand Folco est professeur à l’École d’innovation sociale de l’Université Saint-Paul, Ottawa. Ses intérêts de recherche actuels portent sur la démocratie participative, les communs urbains, l’économie solidaire et le municipalisme.<figure><iframe src= »https://www.youtube.com/embed/E6TrjlZCDBg » allowfullscreen= » » width= »560″ height= »315″></iframe></figure>

Résumé : Alors que les défis sociaux, économiques, écologiques et politiques s’entrecroisent toujours plus à notre époque, notre hypothèse est que les municipalités pourraient jouer un rôle central dans la transition vers une nouvelle forme de société libre, égalitaire, résiliente et démocratique. Le modèle de développement dominant, actuellement centré sur les principes de croissance, de marchandisation et de compétitivité, pourrait ainsi faire place à un nouveau modèle de développement local auto-soutenable, appuyé sur la participation citoyenne et la valorisation non marchande du patrimoine territorial. Nous montrerons dans un premier temps une série d’exemples d’alternatives, d’initiatives locales, d’expérimentations et d’innovations sociales dans plusieurs villes et les villages à travers le monde, lesquelles permettent de développer une véritable soutenabilité politique, économique, sociale, environnementale et territoriale. Dans un deuxième temps, nous esquisserons les grandes lignes du municipalisme, une tradition politique largement oubliée qui ressurgit actuellement dans différentes villes du globe. Nous essayerons alors de montrer les perspectives stratégiques qui se dessinent pour accélérer une transition basée sur les commun(e)s. 1 bloc sélectionné.

Voir également :

https://www.placegrenet.fr/2017/12/31/a-grenoble-synergie-entre-institutions-rue-serieusement-affectee/168710

La politique culturelle de la Villeneuve

Cette réalisation s’inscrit dans le cadre du cours «Recherche-action participative : Nouvelles pratiques du terrain »

Cette réalisation s’inscrit dans le cadre du cours «Recherche-action participative : Nouvelles pratiques du terrain » donné à l’Institut de Géographie Alpine aux étudiants de licence 3 en Géographie et Aménagent du territoire spécialité Espace et Société.

Ce cours questionne la Responsabilité Sociale de l’Université et vise à développer des interactions entre la Cité des territoires et le sud de l’agglomération grenobloise. Son but est de familiariser les étudiants aux méthodes de la recherche-action-participative, visant à co-construire un savoir utile et utilisable pour les citoyens.

Quelle démocratie énergétique à la Villeneuve ?

Le projet urbain de la Villeneuve à Grenoble et Echirolles a pour objectif de créer un écoquartier populaire. Ce projet prévoit notamment une réhabilitation thermique de plus de 2400 logements sociaux et plus de 600 logements privés. Lors du lancement du processus de labellisation écoquartier par la métropole, des habitants se sont clairement exprimés de la nécessité d’être associés aux processus participatif de pilotage et à une gouvernance élargie créant les conditions d’une mobilisation citoyenne conforme à l’engagement numéro 2.

Pour avancer concrètement nous souhaitons favoriser le développement des coopératives d’énergie citoyenne à la Villeneuve. Il s’agit de contribuer à des projets d’économie d’énergie et de production d’énergies renouvelables dans un cadre associant les citoyens, les collectivités et les acteurs du territoire. Ces coopératives contribuent à la démocratie énergétique qui a pour but que chaque habitant ait accès à suffisamment d’énergie, un abandon des énergies fossiles, une socialisation démocratique des moyens de production privilégiant les énergies renouvelable et une transformation des modes de consommations.

Comme l’a montré l’étude du potentiel solaire de la Villeneuve réalisée par le cabinet TECSOL, les immeubles de l’Arlequin peuvent accueillir des panneaux photovoltaïques sur les toits pour alimenter l’autoconsommation des parties communes et ainsi réduire le coût des charges pour les habitants. Lors des opérations de réhabilitation des équipements, il est également possible d’installer des centrales solaires photovoltaïques comme cela a été fait sur le parking silo. Evidemment, il est nécessaire d’aller au delà de l’installation de panneau solidaire en travaillant à la réduction de la consommation des services énergétiques (sobriété) et l’amélioration de l’efficacité de ces services comme le propose le scénario Negawatt Villeneuve.

Dès septembre 2020, nous proposons de lancer une campagne auprès des habitants, des associations et des structures de la Villeneuve pour souscrire des actions au sein d’une coopérative d’énergie (existant comme Energy Citoyennes ou à créer) visant à accélérer la mise en place d’installation photovoltaïques à la Villeneuve. Cette campagne de souscription sera lancée à travers l’organisation d’une soirée à la Villeneuve sur la démocratie énergétique.

Nous mettons également en place une liste de discussion pour favoriser l’organisation collective des habitants sur le volet énergétique.

Ressources :

Une coopérative d’habitat populaire au 10/20 Arlequin ?

Une alternative démocratique à la démolition imposée

Introduction

Au sein du collectif Ric Arlequin, des discussions ont porté sur l’opportunité de créer une coopérative d’habitants du 10/20 Galerie de l’Arlequin pour protéger les habitants des destructions de logement entrainant leurs évictions A terme, cette structure aura pour but d’assurer l’accessibilité aux logement à long terme. Le but est de posséder collectivement, de rénover et de contrôler les bâtiments menacés d’achat et de démolition dans le quartier de la Villeneuve.

A cette fin, le choix que l’on propose est d’adopter une approche coopérative qui préserve la valeur architecturale et l’identité locale Cette démarche empêche également la spéculation et permet d’assurer le projet de transformation des rapports sociaux de la Villeneuve. Cette proposition a été réalisée par un groupe de travail RIC ARLEQUIN issue de la Table de Quartier Villeneuve et Village Olympique soutenu par l’Atelier Populaire d’Urbanisme (APU). Contact : planning@zaclys.net

1.Structure juridique

La coopérative d’habitant est une société à capital variable qui a pour objet de fournir à ses associés personnes physiques la jouissance d’un logement à titre de résidence principale et de contribuer au développement de leur vie collective (extrait des articles (extraits des articles L200-1 et L200-2 du Code la Construction et de l’Habitat).

La coopérative d’habitant repose sur les valeurs d’égalité, de transparence dans la gestion et de participation de chacun aux décisions. La démocratie s’y applique selon le principe « une personne = une voix ». Le système de gestion de la coopérative et les valeurs qui lui sont liées favorisent l’intégration de tous les habitants dans la vie de l’immeuble. Elle constitue un commun urbain.

Cette société vise à bénéficier prioritairement aux résidents originaires du 10/20 galerie de l’Arlequin qui ont subi une éviction dans le cadre du projet de rénovation urbaine. Comme cela a été réalisé dans d’autres expériences, nous sommes favorable à que la société représente au moins 51% de résidents originaires et/ou habitant de la Villeneuve. Pour éviter le phénomène de spéculation et de gentrification, la vente de part de la coopérative est régie par un règlement qui impose des conditions strictes. Des contrôles légaux sont imposés par une charte. Il s’agit de garantir dans le temps la pérennité de cette coopérative au bénéfice des habitants.

La coopérative du 10/20 Arlequin vise à devenir propriétaire de l’immeuble et de son emprise au sol limité aux piliers des immeubles, comme cela a été conçu dès l’origine. Par conséquent, la galerie de l’Arlequin devra rester un espace public géré par la ville de Grenoble, ainsi que la galerie technique.

2. Financement

Le financement est évidemment le point clef de la réalisation de la coopérative d’habitant, comme alternative à la démolition des logements sociaux. L’évaluation du rachat et la réhabilitation du 10/20 Galerie de l’Arlequin s’élève à environ 11,8 millions d’euros.

Le coût du rachat de l’immeuble s’élève à 3,8 millions d’euros qui correspond au prix de vente de l’immeuble au moment de son rachat par la SCIC Habitat en 2013. Nous rappelons que ce rachat a été réalisé dans des conditions extrêmement opaque avec des échanges promesses de terrain et dans la perspective d’une réhabilitation promises aux habitants.

Le coût de réhabilitation de l’immeuble s’élève à 8 millions d’euros. Il s’agit d’une évaluation issue du diagnostic réalisé par le collectif Ric Arlequin – Contre les démolitions imposées et l’Atelier Populaire d’Urbanisme (APU) lors des ateliers « Construire Ensemble ». L’option retenue pour la réhabilitation est de ne pas segmenter les deux immeubles mais de réaliser une réhabilitation thermique, des travaux de rénovation des logements, des parties communes et des ascenseurs . Ce scénario a été présenté pour la première fois au conseil municipal de Grenoble en juin 2018.

Il est envisagé la constitution d’une société d’amélioration du 10/20 Arlequin, pour être propriétaire provisoire dans le but de surveiller les travaux de rénovation avant d’effectuer le transfert de la propriété à la coopérative.

Plan de financement



Constitution de fonds propre


1 million d’euros

Achat de part pour des futurs habitants et épargne de proximité

Crédit longue durée


4,6 millions (1,6 millions pour le rachat et 3 millions pour la réhabilitation)

Banque

Subventions

5,8 millions

Ville, Métropole, ANRU, ANAH
Plan de financement

Le plan de financement du crédit est basé sur le niveau de loyer actuel pour les habitants du 10/20 Galerie de l’Arlequin. Les habitants remboursent le crédit à travers des « loyers » qui ne dépassent pas le montant actuel.

Perspectives : Pour envisager la création de cette structure, nous proposons la création d’un groupe de ressources techniques (GRT) constitué de consultants financiers, de notaires, d’avocats et d’architectes (fabrique juridique, droit au logement, habiles, Planning…). Par ailleurs, nous chercherons des appuis politiques locaux pour mener à bien cette initiative au niveau local, régional et national.

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Démocratie Energétique

L’horizon de la démocratie énergétique est un monde où tout le monde a accès à suffisamment d’énergie, les énergies fossiles sont totalement abandonnés, les moyens de production socialisés et démocratisés et des modes de consommations transformés. A travers un atelier créatif, nous chercherons à relier des acteurs pour bâtir un écosystème énergétique alternatif et discuterons du rôle essentiel des municipalités du changement dans l’émergence d’une démocratie énergétique.

Démocratie Energétique

Faire la ville avec et pour les habitants après la pandémie du Covid 19

Ce texte reprend quelques réflexions sur la crise sanitaire qui touche actuellement le monde. Il invite à repenser les manières de faire la ville avec et pour les habitants. Il a vocation à évoluer. Première version par Romain d’Appuii, V2 par David Gabriel de l’APU Villeneuve,

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Solidarité dans les quartiers populaires

La crise sanitaire a révélé l’importance des réseaux de solidarité, déjà fortement présente dans les quartiers populaires, pour faire face aux situations de pauvreté et de mal-logement.  À St-Denis, dans le quartier Franc-Moisin, les maraudes des associations locales continuent pour venir en aide aux personnes les plus démunies. À Trappes, l’ADLT (association des locataires de Trappes) continue le soutien des locataires face aux défaillances du bailleur. Aux Groux, à Fresnes, les plus jeunes du quartier se sont organisés pour venir en aide aux personnes âgées. A la Villeneuve de Grenoble, les initiatives se multiplient : mobilisation pour la réouverture du marché, dons importants de nourriture par des particuliers, distribution de repas en bas du 10-20 galerie de l’Arlequin par le CCAS, relais pour le soutien scolaire, applaudissements et chansons des balcons en soutien aux personnes engagées…

Ces quelques exemples mettent en lumière l’importance et la force des mobilisations citoyennes.

Démocratiser le logement social

Cependant, de nombreuses familles résidant dans le logement social rencontrent des difficultés avec leurs bailleurs sociaux. Alors que l’ensemble des activités non indispensables au maintien de la nation sont arrêtées, Plaine Commune Habitat continue le relogement des locataires du quartier de Franc-Moisin (St-Denis) alors même qu’aucune charte de relogement n’a été négociée avec les amicales de locataires. À Trappes, l’agence locale de Valophis Sarepa court après les locataires en difficulté pour toucher les quittances de loyer.

Face à cette situation se multiplient les pétitions partout en France pour revendiquer l’arrêt ou le report des loyers. Outre cette mesure indispensable, il semble nécessaire de repenser plus globalement les manières de gérer le logement social et de produire la ville. Depuis de nombreuses années, de nombreux collectifs et associations locales et nationales interpellent les pouvoirs publics locaux et nationaux ainsi que les bailleurs pour démocratiser leur fonctionnement. Aujourd’hui, face à la crise, ces revendications se font encore plus pressantes et impliquent des transformations nouvelles !

Transformer les projets urbains

La crise sanitaire du COVID19 a de nombreuses conséquences sanitaires, sociales, économiques et financières. Dans ce contexte, les autorités en charge des projets de rénovation urbaine doivent prendre la mesure de la crise pour adapter les projets urbains en les reconsidérant avec l’ensemble des parties, à commencer par les habitants. Les nouveaux projets urbains doivent contribuer à apporter des réponses à la crise dans le respect du Droit à la Ville.

Ensemble, nous souhaitons contribuer à une véritable transformation de la fabrique de la ville pour construire collectivement la résilience de nos territoires. Nous proposons d’échanger sur nos revendications et discuter des façons de construire des projets urbains qui contribuent à prendre soin des habitants et du territoire

Plaidoyer lors du second tour des élections municipales

Une multitude d’initiatives de plaidoyer ont été organisées pour le premier tour des élections municipales à Grenoble, Lyon, Marseille, St Denis et dans de nombreuses autres villes.

Pour le second tour des élections municipales, nous proposons de construire une nouvelle campagne de plaidoyer prenant en compte le contexte de crise. Cette campagne est complémentaire des revendications portées au niveau national.

Nous proposons d’utiliser le site internet www.agendadroitalaville.fr soutenu par la plateforme globale pour le Droit à la Ville pour donner à voir nos propositions et revendications.

Pour discuter de tout cela, nous vous proposons un séminaire sur le Droit à la Ville dans les villes et quartiers français le jeudi 7 mai de 10h à 12h (pour s’inscrire envoyer un mail à : dg.bodinier (a) gmail.com)

Prendre soin de Villeneuve : construire des propositions face à la crise

Construire ensemble des propositions face à la crise à la Villeneuve et au-delà

A la Villeneuve comme ailleurs, la crise sanitaire du COVID19 aura de nombreuses conséquences sociales, économiques et financières. Alors que l’on commence à réfléchir à l’après-crise, il n’est pas possible de faire comme si rien ne s’était passé.

Dans ce contexte, il est nécessaire d’adapter le projet urbain en le reconsidérant avec l’ensemble des parties, à commencer par les habitants. La transformation urbaine de la Villeneuve, et plus largement de la centralité sud, doit contribuer à apporter des réponses à la crise.

C’est pourquoi nous proposons que les habitants, associations, artisans, étudiants, professionnels deviennent force de proposition pour «Prendre soin de la Villeneuve » et au-delà. A partir de toutes les ressources existantes, nous vous proposons de construire un nouveau cycle pour imaginer la résilience du territoire.

Cette rencontre est ouverte à tous les acteurs du territoire et au delà. Le premier rendez-vous aura lieu le jeudi 30 avril de 18h à 21h par visioconférence.

La première rencontre de ce cycle aura lieu le jeudi 30 avril de 18h à 21h par visioconférence

Voir le CR de cette rencontre

La rénovation urbaine de Villeneuve doit prendre en compte la crise

Propager la solidarité, pas le virus

Depuis plusieurs semaines, des millions de personnes sont confinées pour éviter la propagation du virus Covid19. Ce confinement perturbe l’ensemble de nos activités. Cette situation a aussi contraint à limiter notre vie citoyenne : activités associatives, culturelles, éducatives, etc…

Nous soutenons et remercions tou-te-s celles et ceux qui continuent de travailler pour assurer les services publics et les besoins de premières nécessites, en particulier celles et ceux qui apportent du soutien aux personnes âgées ou vulnérables : un grand merci ! Nous n’oublions pas non plus celles et ceux qui retournent au travail (puisque tout arrêt de la production non-nécéssaire n’a pas été prononcé) mettant leur santé et leur vie en péril.

Cette crise révèle que nous ne sommes pas tous égaux dans le confinement. L’impact sur notre bien-être dépend de nos conditions de logement, de notre santé, de la possibilité d’assurer l’école à la maison et de nos ressources face à la crise. Pour nombre d’entre nous, il est devenu impossible d’apporter des services à nos proches et de continuer nos activités.

Dans ce contexte, plusieurs initiatives de solidarité ont émergé à la Villeneuve : mobilisation pour la réouverture du marché, dons importants de nourriture par des particuliers, distribution de repas en bas du 10-20 galerie de l’Arlequin par le CCAS, relais pour le soutien scolaire, applaudissements et chansons des balcons en soutien aux personnes engagées… Nous appelons à amplifier les actions de solidarité et à continuer de soutenir toutes celles et ceux qui sont en première ligne.

Réquisition et suspension des loyers et des charges

Le confinement accentue gravement les inégalités de logement. Dans nos quartiers populaires, le surpeuplement, l’insalubrité de certains lieux et l’arrêt des travaux marquent toujours plus la vie quotidienne. Plus de 1500 personnes étaient à la rue dans l’agglo avant cette crise sanitaire : c’est aujourd’hui la première menace du développement du COVID19. Dans ce contexte, nous exigeons l’application de la loi de réquisition des immeubles vides pour y loger dignement toutes les personnes sans logement pour que chacun puisse rester chez soi confinés.

Alors que des milliers de personnes ont perdu tout ou partie de leurs ressources dans la crise (perte de travail déclarée ou non, arrêt des périodes d’essai, chômage technique, allocations bloquées, etc.) nous ne pouvons nous contenter du seul report de deux mois de la trêve hivernale, qui ne fera que retarder les mises à la rue massives qui s’annoncent si rien n’est fait : nous attendons dès maintenant un moratoire sur les expulsions et la suspension des loyers et factures d’avril à septembre 2020, comme ce qui se fait en Espagne, au Portugal, en Allemagne ou au Royaume-Uni. A ce jour, près de 140 000 personnes ont signé des pétitions allant dans ce sens. Et nous pouvons tous repérer des situations désespérées dans notre voisinage pour les dénoncer avec les associations de locataires engagées..

Malgré l’annulation des manifestations prévues pour la journée européenne d’action pour le droit au logement du 28 mars 2020, des banderoles ont été accrochées aux fenêtres pour exiger des mesures pour les sans abris, l’arrêt des expulsions et un moratoire sur les loyers et factures. Le collectif RIC Arlequin et nos organisations s’associent à ces revendications qui sont vitales pour faire face à la crise. Nous demandons aux bailleurs de logements sociaux, à la ville de Grenoble et à Grenoble Alpes Métropole de suspendre les loyers et factures et demander au gouvernement des mesures de compensation. Nous saluons les initiatives des propriétaires privées qui acceptent déjà ou accepteront également de suivre ces orientations.

Impact de la crise sur le projet de rénovation urbaine

La crise sanitaire du COVID19 aura de nombreuses conséquences sociales, économiques et financières. Il ne sera pas possible de faire comme si rien ne s’était passé. Dans ce contexte, les autorités en charge du projet de rénovation urbaine doivent prendre la mesure de la crise pour adapter le projet urbain au nouveau contexte en le reconsidérant avec l’ensemble des parties, à commencer par les habitants.

S’il est encore trop tôt pour mesurer tous les impacts de cette crise sur le projet urbain, la situation actuelle a ouvert les yeux sur les inepties passées. Ce moment démontre entre autre l’importance de l’accès au logement social pour les plus démunis. La transformation urbaine de la Villeneuve, et plus largement de la centralité sud, doit contribuer à apporter des réponses en abandonnant les projets écologiquement inadmissibles dont la démolition de logements sociaux. Il est impératif que les institutions prennent en compte cette nouvelle donne et fassent le choix d’une vraie co-construction. Il n’est plus possible de reprendre comme avant (voir : « Plus jamais ça, signons pour le jour d’après »).

Concrètement, nous proposons que les habitants, associations, artisans, étudiants, professionnels deviennent force de proposition pour prendre soin et « Repenser Villeneuve » . A partir de toutes les ressources existantes, nous vous proposons de construire un nouveau cycle « Prendre soin de Villeneuve : construire des réponses face à la crise » pour imaginer la résilience du territoire. Le premier rendez-vous aura lieu ce jeudi 30 avril de 18h à 21h par visioconférence (inscription sur ricarlequin@gmail.com).

Ensemble agissons donc pour:

– un moratoire du paiement des loyers et des charges.

– lattribution de logements vides notamment au 10-20 et 30 galerie de l’Arlequin et au foyer Adoma.

– l’ouverture d’une réflexion collective pour repenser un projet urbain de la Villeneuve qui répondra différemment et au plus vite à la crise sociale, écologique et économique.

Signatures : Groupe de Travail RIC Arlequin, DAL 38, Alliance Citoyenne, Atelier Populaire d’Urbanisme (APU)